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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/44

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per de ses doigts. La métaphysique s’y revêt même d’une substance tangible. Ces peintres et ces poètes sont les pontifes, les législateurs, les hiérophantes d’une société nouvelle ; ils me le disent et je suis tenté de le croire dans l’éblouissement qu’ils me causent. Mais quand j’ai fermé les yeux à ces flammes de Bengale, quand la dernière vibration de ces cuivres ne tinte plus dans mes oreilles, quand je regarde là dedans avec mon esprit tout seul, il m’est impossible d’y découvrir quelque chose qui ressemble à une pensée et qui dénote l’exercice de la raison. Telle est, du petit au grand et à divers degrés de charme ou d’ennui, l’impression qui ressort de la littérature propre aux vingt dernières années. »

Le théâtre a tout particulièrement une détestable influence en France. Après être de chute en chute descendu à un niveau très bas, il est bien obligé de servir au peuple, dont il a faussé le sens esthétique et littéraire et corrompu l’âme, des œuvres qui correspondent à ses goûts dépravés, à sa dégradation morale ; aussi, au lieu de faire la saine peinture des mœurs honnêtes, les auteurs dramatiques soulèvent-ils sans pu-