ami, je ne ferai serment d’observer une loi faite pour l’homme contre la femme avec un égoïsme dédaigneux et brutal ; une loi qui semble nier l’âme, l’esprit, le cœur de la femme ; une loi qu’elle ne saurait accepter sans être esclave ou parjure ; une loi qui fille lui retire son nom ; épouse la déclare en état d’imbécillité incurable en lui imposant une déplorable tutelle ; mère lui refuse tout droit, tout pouvoir sur ses enfants ; et créature humaine enfin, l’asservit, l’enchaîne à jamais au bon plaisir d’une autre créature humaine, sa pareille et son égale devant Dieu. »
C’est cette étrange théorie, que nous avons à dessein présentée dans toute sa nudité en l’isolant du milieu brillant qui l’entoure et la voile en partie, que George Sand soutient également dans la plupart de ses ouvrages. Nous verrons tout à l’heure que les romans naturalistes, avec leur sentimentalité, avec leur extérieur poétique, avec les charmes entraînants d’un style magique, présentent des dangers bien plus grands encore.
« Quel œil paternel était donc ouvert sur la race humaine, dit George Sand dans Lélia, le