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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/51

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roman, complète ainsi le tableau qu’elle fait de la déchéance imposée à la femme par le mariage :

« Malheur, malheur à cette farouche moitié au genre humain qui, pour s’approprier l’autre, ne lui a laissé que le choix entre l’esclavage et le suicide ! »

George Sand, comme tous ceux qui l’imitent, sont dans l’erreur la plus complète à l’égard des droits de la femme. En prétendant que l’homme condamne celle-ci à être d’une nature inférieure à la sienne, ils confondent la subordination et l’infériorité, choses pourtant bien différentes. La subordination de la femme constitue une infériorité dans l’échelle hiérarchique, mais elle n’implique nullement chez elle une infériorité quant à sa nature. Dans la famille, comme dans l’armée, comme dans l’État, il faut que quelqu’un commande. Au foyer domestique la femme doit céder à son mari, non parce qu’elle lui est inférieure, mais parce qu’il est institué par Dieu pour exercer l’autorité. D’où il suit que les droits et la liberté de la femme mariée l’égalent à son époux par sa constitution intime en tant qu’être humain, et sont limités par la subordination où