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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/52

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elle s’est volontairement placée vis-à-vis de lui. Les romanciers qui n’admettent pas cette base arrivent fatalement à la théorie de l’adultère et de l’amour libre.

George Sand, elle, veut la liberté absolue de la femme, liberté dans son amour, indépendance totale. Selon cet auteur, l’amour est souverain absolu, aussi ne doit-il reconnaître aucune loi ; conséquence naturelle et logique : réprobation du mariage.

Écoutons plutôt ce qu’elle dit dans le roman de Jacques :

« Je ne suis pas réconcilié avec la société, et le mariage est toujours, selon moi, une des plus barbares institutions qu’elle ait ébauchées. Je ne doute pas qu’il soit aboli, si l’espèce humaine fait quelque progrès vers la justice et la raison ; un lien plus humain et non moins sacré remplacera celui-là, et saura assurer l’existence des enfants qui naîtront d’un homme et d’une femme, sans enchaîner à jamais la liberté de l’un et de l’autre. Mais les hommes sont trop grossiers et les femmes trop lâches pour demander une loi plus noble que celle qui les régit ; à des êtres sans conscience et sans vertu il faut de lourdes chaînes. »