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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/54

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damne le mariage, anéantit la famille, nourrit une secrète et haineuse jalousie contre l’homme, système que des admirateurs enthousiastes ont osé ériger en enseignement philosophique.

Rien d’aussi pernicieux, à notre avis, que les ouvrages de George Sand. Artiste consommée, passée maîtresse dans l’art de décrire la nature, et de peindre dans le genre idyllique de ravissants tableaux, dont le succès l’avait accréditée auprès des gens de goût et du public honnête, elle a donné le change pendant quelque temps et conquis une estime qu’elle ne mérite pas.

L’opinion que Georges Sand se fait du mariage et de l’amour libre la conduit directement à la justification de l’adultère. Dans Indiana, dans Jaques, n’est-ce pas un combat continuel entre la nature et la loi, une audacieuse moquerie de tous les devoirs et une réhabilitation de toute passion criminelle, pourvu qu’elle soit sincère. D’après Georges Sand, si on suit de près ses fantastiques théories, nul ne peut commander à l’amour, nul n’est coupable quand il le ressent ou qu’il cesse d’en subir les atteintes. Ce qui constitue l’adultère chez la femme, ce n’est pas l’heure qu’elle accorde à son amant, c’est l’amour