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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/65

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les sujets de leurs œuvres pestilentielles. Mais n’y a-t-il rien à dire de tant de productions élégantes, de tant d’ouvrages accrédités auprès d’un public d’élite, de ces recueils si distingués, par exemple la Revue des Deux Mondes, la Revue Nouvelle, où dans presque chaque numéro, l’on trouve à côté des articles les plus recommandables à tous égards, des pages qui ne diffèrent guère de celles de Zola que par leur raffinement et leur élégance. Les classes élevées et aristocratiques sont aussi coupables que le peuple quant au mauvais choix de leurs lectures.

Puis, le bas peuple de nos jours a aussi dans la petite presse à un sou ses romans tout pleins de vices et de crimes. C’est à cette littérature que nous devons les plus gros forfaits, les parricides, les fratricides, les infanticides, les divisions, la discorde dans les familles et les attaques contre la religion ; dans ces misérables productions on ne voit que vols, enlèvements, femmes coupables, maris égarés, l’adultère étalé dans ses moindres détails. On dirait qu’on a créé spécialement à l’usage du peuple une littérature grossière, pour empoisonner son intelligence et son cœur et l’exploiter ensuite plus facilement et à meilleur compte.