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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/66

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On peut s’étonner de n’avoir jusqu’à maintenant vu paraître aucune sérieuse critique à ce point de vue moral, aucune censure assez vive, assez hardie, assez franche et indépendante pour s’élever avec une autorité suffisante contre un mal qui ne cesse de s’aggraver et qui ronge sourdement l’édifice social.

Le peuple lit, et dévore, le Petit journal où le vice lui est présenté sous un aspect séduisant et menteur qui fausse la conscience déjà obscurcie, et développe dans le cœur des convoitises inconnues auparavant. Ajoutons à cela les feuilles illustrées à bon marché, dont les gravures indécentes sont exposées dans les vitrines de librairie au regard des enfants et des jeunes gens, qui subissent ainsi l’influence délétère du journal sans avoir besoin de le lire ou de l’acheter.

Joignez à cela le compte rendu quotidien des causes judiciaires scandaleuses ou tristement célèbres, dont les détails devraient demeurer secrets parce qu’ils ne servent qu’à enseigner aux âmes remplies de mauvais désirs les moyens de les satisfaire et sont ainsi une véritable école de vol et de meurtre. Comme exemple à l’appui de ce que nous venons de dire, le terrible procès qui