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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/67

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vient de se dérouler devant la cour de Milan (une femme coupée en morceaux) et qui démontre combien est grande la corruption qui règne dans certaines classes de la société, nous semble particulièrement instructif. Il confirme ce que nous ont appris soit les romans soit les pièces de théâtre : c’est que, sous le vernis de notre civilisation, il existe une couche d’êtres gangrenés, une confrérie d’escrocs, de brigands, de femmes légères dont maint reporter se croit tenu de nous divulguer les honteuses intrigues et les hauts faits criminels. Ces comptes rendus, où s’étale tout ce qui bat en brèche la dignité du foyer domestique, ont trouvé des lecteurs faciles et dans ce nombre se placent à coup sûr les témoins (une centaine environ), qui révélaient dernièrement à MM. les membres du jury les détails du drame épouvantable qui s’est déroulé dans une des maisons de la rue Loretto. Aucun d’entre eux n’a paru étonné des choses qu’il racontait ; tous en parlaient comme si elle eussent été naturelles et légitimes. Il y a plus. On assure que des mères accompagnées de leurs filles suivaient les débats, prêtant l’oreille aux récits de scènes horribles et d’épisodes scabreux. Femmes, mères, le théâtre ne vous suffit