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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/72

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pleine de vers. » Eh bien ! cette étrange réclame qui ferait fermer une boucherie ne nuit pas aux marchands de journaux qui attirent la foule en criant partout les ignobles produits qu’ils se chargent de lui vendre.

Nous verrons plus loin le rôle que la législation doit jouer dans la question qui nous occupe, et la répression qu’on est en droit d’attendre d’elle quant à la publication des mauvais livres. Nous comprenons que pour les libraires qui amorcent les chalands par leur étalage ou leurs réclames sans vergogne, il n’y ait que la loi, et la loi bien appliquée qui puisse leur faire peur. Mais ce que nous comprenons difficilement, c’est que des considérations d’un ordre plus relevé que des motifs légaux ne touchent pas nos libraires soi-disant honnêtes, et que ces derniers, cédant à la mode, mêlent l’ivraie au bon grain, et tout en propageant dans la société des ouvrages aux tendances nobles et élevées, consentent à écouler des productions pornographiques mettant ainsi en pratique ce Mot de Vespasien : « L’argent n’a pas d’odeur. »

Dans cette œuvre démoralisatrice accomplie par la littérature, on peut attribuer une très