Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
81

minisme régit la pierre que mon pied heurte sur le chemin et le cerveau de l’homme, quand le matérialisme le plus absolu constitue la base d’une doctrine et fait le fond d’un écrit, que vient-on parler de moralité ?

Dans un roman, naturaliste ou autre, ce qu’il faut nous montrer, c’est la lutte du bien contre le mal ; et si le bien vient à succomber, comme cela arrive fréquemment dans la vie, qu’on nous dépeigne du moins les conséquences désastreuses d’un pareil fait. Un roman écrit dans de pareilles conditions, nous pourrons encore le signaler comme d’une lecture dangereuse pour certains âges et certaines personnes placées dans certaines dispositions, mais nous ne l’appellerons pas un livre immoral. Ce que nous reprochons le plus à M. Zola, ce n’est pas de peindre le mal, mais de nous le présenter comme régnant en maître absolu et exclusif sur la terre, et après nous avoir traîné à travers toutes les turpitudes du vice et toutes les bassesses de l’humanité déchue, de nous dire, « voilà la vie. » Non, la vie n’est pas comme il la dépeint ; les êtres qu’il compose avec ses fameux documents humains ne sont pas vrais, la boue dont ses person-