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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/82

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d’après la logique des faits combinée avec la logique de leur propre tempérament. L’homme, produit de l’hérédité, des circonstances ambiantes de l’air et du sol, est donc privé de toute liberté morale, de spontanéité, de volonté et de responsabilité. Personne ne nie l’influence qu’exercent sur l’homme le milieu où il vit, le climat, la nourriture, le tempérament, mais cette influence d’un ordre inférieur n’est pas la seule qui existe. M. Zola ne tient nul compte du jugement, de la volonté, dont l’action est prépondérante et capable de résister victorieusement à l’action secondaire des impressions et des sensations. Car si l’homme peut aliéner sa liberté, il peut aussi résister aux passions. C’est cette possibilité de réagir contre le fatalisme des lois physiques que l’homme tire de sa constitution intime que M. Zola ne voit pas ou ne veut pas voir. Et quand il prétend que c’est pour amender les mœurs qu’il publie ses livres et servir ainsi la cause de la morale, nous lui répondons que là où il n’y a pas liberté et responsabilité il ne saurait y avoir de morale. D’ailleurs, quand on assimile l’homme à l’animal, quand on affirme qu’un même déter-