Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
89

quel degré inférieur, au point de vue moral, est descendu le théâtre :

« Une pièce sans adultère est bien la plus grande des originalités par le temps qui court. On nous a délivrés des Grecs et des Romains ; qui nous délivrera des maris indignes et des femmes coupables ? Faites donc comprendre aux bonnes gens qui, à deux cents lieues de Paris, voient nos pièces recommencer, toutes à l’envi, le même plaidoyer sur l’adultère, faites-leur comprendre qu’il n’y a là qu’une mode littéraire, le désir d’émoustiller des auditeurs que l’on croit plus blasés qu’ils ne le sont, et une sorte de forfanterie du vice qui nous fait trouver un sujet d’orgueil dans une injuste réputation d’immoralité. »

Après la famille, le théâtre attaque la société. Cette haine du pauvre contre le riche, que les romans de M. Souvestre inspirent, M. Victor Hugo se charge de la provoquer sur la scène ; au théâtre, ce sont les riches qui sont la partie gangrénée de la société. Les drames de Marie Tudor, le Roi s’amuse, Ruy Blas, Angelo contiennent des énormités à cet égard. Écoutons ce que la fille du peuple dit à la grande dame :