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du chagrin, mais qui est unie au-dedans, et d’une figure presqu’ovale.


Du Long yen

L’autre espèce, dont on fait à la Chine un grand débit, s’appelle en chinois long-yen c’est-à-dire, œil de dragon. Sa figure en est ronde, jaunâtre, la chair blanche, aqueuse, et souvent aigrelette. On prétend que si elle n’est pas si agréable que celle du li-tchi, elle est plus saine et qu’elle ne fait jamais de mal. Quoiqu’il en soit, ces deux sortes de fruits sont excellents.

Mais les fruits qu’on appelle dans les Indes pamplimouse et à la Chine yeou tse, aussi bien que ceux qu’on nomme ici tçin lan ou quang lan n’ont rien pour le goût, qui doive les faire souhaiter.


Du Yeou tse

Les premiers sont ordinairement plus gros que nos citrons, la chair en est souvent rougeâtre, d’autrefois blanche, et a un goût d’aigre-doux. L’arbre est plus épineux que les citronniers.


Du Quang lang.

Les seconds sont d’une figure et d’une couleur qui approche de celle de nos grosses olives ; c’est une des dix espèces dont il est parlé dans les livres qui traitent des olives, et tout ce qu’ils expliquent de leur nature, de leur couleur, du terroir où elles croissent, leur convient très bien, et il y a lieu de croire que si l’on les préparait comme on les prépare en Europe, elles y auraient le même goût. L’arbre est grand, et la feuille est semblable à celle de nos oliviers.

Quand ils veulent cueillir les olives avant qu’elles soient dans leur parfaite maturité, et telles qu’on les cueille pour être mangées, au lieu de les abattre à grands coups de gaule, ce qui casse les branches, et nuit à l’arbre, il font un trou au tronc de l’arbre dans lequel ils mettent du sel, et après l’avoir bouché, on voit au bout de quelques jours le fruit se détacher et tomber de lui-même.

Parmi les autres arbres il ne faut pas en omettre deux qui, outre ce qu’ils ont de singulier, sont d’usage dans les repas.


Autres espèces d’arbres. Hoa tsiao

L’un produit une espèce de poivre nommé Hoa tsiao. C’est l’écorce d’un grain aussi gros qu’un pois, qui renferme un petit noyau d’un goût trop fort et trop âpre pour être employé. La couleur en est grise, mêlée de quelques filets rouges. La plante qui le produit, croît en quelques quartiers en buissons épais, et ailleurs en arbre assez haut. Son goût est moins piquant, et beaucoup moins agréable que celui de notre poivre, et ne sert guère que dans les ragoûts des gens du peuple.

L’autre arbre produit des pois ; sa figure, sa couleur, sa gousse, et le goût quoiqu’un peu sauvage, font voir qu’ils sont de l’espèce des pois ordinaires. L’arbre est assez commun dans plusieurs provinces ; il s’élève très haut ; il étend ses branches fort au large, et ne cède presqu’à aucun autre en grosseur.

Mais parmi les arbres dignes de l’attention du public, et capables d’exciter l’envie des Européens, il n’y en a pas qui la mérite mieux que les quatre, dont je vais parler.


Arbre du vernis

Le premier est l’arbre du vernis tsi chu. Il n’est ni haut, ni touffu, ni étendu ; son écorce est blancheâtre : sa feuille ne ressemble pas mal à celle des cerisiers sauvages. La gomme qu’il distille goutte à goutte, ressemblen