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la variété des couleurs de ses ailes dans un corps bien proportionné, lui ont fait sans doute donner le nom de poule d’or, pour marquer la préférence qu’elle doit avoir sur les oiseaux les plus estimés. Sa chair est plus délicate que celle du faisan ; de sorte que cet oiseau est peut-être celui de l’orient, qui mérite d’être le plus souhaité en Europe.


Tung-hoa-fong.

Rien ne serait plus admirable qu’un petit oiseau nommé tung-hoa-fong, dont parlent quelques géographes chinois. Selon eux, la variété de ses couleurs est surprenante, et son bec est d’un rouge éclatant, qui tire sur le vermillon. Mais dans la province de Se tchuen, et à Tching tou fou même, où ils le font naître, on ne sait ce que c’est que cet oiseau, dont la durée, disent-ils, n’égale que celle de la fleur tang-hoa et dont la beauté surpasse celle de l’oiseau fong hoang, qui serait notre phénix, s’il y en avait un au monde, tel qu’il est dans nos livres.


Fong hoang.

Il est au moins certain que le fong hoang dont on voit la figure peinte, brodée sur une infinité d’ornements, ne paraît dans aucune des villes et des montagnes, auxquelles on a donné son nom. A Fong tsiang fou dans la province de Chen si où l’on veut qu’il soit, il n’est pas plus connu qu’ailleurs, ainsi que nous l’avons déjà remarqué, en parlant de fong hoang tching de la Tartarie.


Hai tsing.

On compte avec raison parmi les beaux oiseaux, celui qu’on appelle hai tsing. Il est rare. On n’en prend que dans le district de Han tchong fou, dans la province de Chen si, et dans quelques cantons de la Tartarie. il est comparable à nos plus beaux faucons ; il est cependant plus gros et plus fort. On peut l’appeler le roi des oiseaux de proie de la Tartarie et de la Chine : car c’est le plus beau, le plus vif, et le plus courageux ; aussi est-il si estimé, que dès qu’on en a pris un, on doit le porter à la Cour, où il est offert à l’empereur, et remis ensuite aux officiers de la fauconnerie.


Papillons.

Les papillons de la montagne nommée Lo seou chan qui est située dans le district de Hoei tcheou fou de la province de Quang tong, sont pareillement si estimés, qu’on en envoie à la cour des plus rares et des plus gros. Ils entrent dans de certains ornements qu’on fait au palais : leurs couleurs sont extraordinairement variées, et d’une vivacité surprenante. Ces papillons sont beaucoup plus gros que ceux d’Europe, et ont les ailes bien plus larges. Ils sont comme immobiles sur les arbres pendant le jour, et ils s’y laissent prendre sans peine. C’est sur le soir qu’ils commencent à voltiger, de même à peu près que les chauve-souris, dont quelques-uns semblent égaler la grandeur par l’étendue de leurs ailes. On trouve aussi de beaux papillons dans les montagnes Si chan de la province de Pe tche li, et qu’on recherche pareillement ; mais ils sont petits, et ne se comparent pas à ceux du mont Lo seou chan.


Montagnes, et mines qui s’y trouvent.

Les montagnes de la Chine sont encore recommandables par les mines de différents métaux. Elles sont pleines, disent les Chinois, d’or et d’argent. Mais des vues politiques ont empêché jusqu’ici d’y travailler : le repos de l’État pourrait en être troublé par trop de richesses, qui rendraient le peuple fier, et lui feraient abandonner l’agriculture.

Cette extraordinaire abondance de trésors cachés dont on parle, devient