Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/147

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fils plus puissant, elle persuada à son mari d’emprisonner les enfants du premier lit, et d’obliger leur mère à se faire bonzesse. Mais ils trouvèrent le moyen de se sauver, et de tirer leur mère du monastère où on l’avait enfermée. Alors le peuple qui les avait aidé à sortir de prison, se déclara pour eux.

Sossolo qui était revenu de son entêtement, approuva ce qui venait d’arriver. Il permit que Mo tchen tsou demeurât à Tsong co tchin qu’il lui donna en apanage, car il avait transporté sa cour à Tchen tcheou. Il assigna de même Kan ku à son autre fils Hia tchen pour le lieu de son séjour.

A l’égard de son troisième fils Ton chen qui lui parut plus capable de soutenir sa famille, il lui abandonna ses droits et le reste de ses États. Il demeurait à Li tsing tchin, où il était également aimé de ses peuples et redouté de ses voisins ; de telle manière que tous les Tou fan qui habitaient au nord du Hoang ho (Fleuve jaune), lui étaient parfaitement soumis. De plus l’empereur de la Chine lui accorda le gouvernement de tout le pays de Pao chun à la prière de Sossolo qui s’en démit en sa faveur.

Cette grande puissance dont on avait revêtu le cadet, donna de l’ombrage aux deux aînés et à leurs familles, qui craignaient d’en être quelque jour opprimés. Ils se rassurèrent néanmoins sur leur droit d’aînesse, et sur les précautions qu’ils prirent, et ils moururent tranquilles dans les villes de leur apanage.

Mou tching fils de Hai tchen moins tranquille que son père sur ce qu’il avait à craindre de la puissance du prince Ton chen, prit la résolution de se donner à l’empereur, et de lui livrer Kan ku, Ho tcheou, et toutes les terres dont il était le maître. Comme la ville de Ho tcheou était une place très importante pour la sûreté des frontières de l’empire, l’empereur reçut avec joie la proposition de Mou tching : il lui accorda à lui et à ses descendants généralement tout ce qu’il demanda pour vivre avec honneur dans l’empire.

Mo tchen tsou eut pour héritier son fils Kiao kiting qui fut fort aimé dans son petit État, mais qui ne survécut que quelques années à son père. Son fils Hia tcheng lui succéda : c’était un prince emporté, violent, et cruel ; il révolta ses sujets de telle sorte, qu’ils entreprirent de le déposer, et de mettre en sa place son oncle Sounan. La conjuration fut découverte ; Sounan et presque tous les complices furent égorgés.

Un des principaux officiers nommé Tsien lo ki trouva le moyen de s’échapper, et emmena avec lui Tchosa qui était de la famille du prince. Il s’empara de la ville de Ki kou tching, et il le fit proclamer prince de ce petit État. Hia tcheng y accourut aussitôt avec toutes ses troupes, emporta la place et fit mourir Tchosa. Tsien lo ki au milieu de tous ces troubles trouva encore le moyen de se sauver à Ho tcheou.

Le général Van tchao avait été fait gouverneur de cette place par l’empereur de la Chine. Tsien lo ki lui persuada que la conquête du pays de Tsing tang était très facile, et qu’il ne tiendrait qu’à lui de s’en rendre le maître. Van tchao le crut, et attaqua d’abord la petite ville de Mo tchouen, qu’il n’eut pas de peine à prendre. Ce fut alors que