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de rats jaunes plus grands que ceux d’Europe, dont les peaux sont fort recherchées des Chinois.

Outre le fort de Chan haï, dont je viens de parler, et qui défend l’entrée du Leao tong dans la province de Pe tche li, les portes de la grande Muraille sont fortifiées en dedans par plusieurs forts assez grands, qui y ont été construits. Ces forts sont Hi fong keou à quarante degrés vingt-six minutes, Cou pe keou à quarante degrés quarante-trois minutes. C’est par cette porte que l’empereur sort d’ordinaire pour aller chasser en Tartarie. Tou che keou à quarante-un degrés dix-neuf minutes, vingt secondes ; et Tchang kia keou a quarante degrés cinquante-une minutes, quinze secondes. Ces deux entrées sont célèbres, parce que c’est par ces passages que les Tartares soumis à l’empire viennent à Peking. Toutes ces places qui se trouvent dans cette province le long de la grande Muraille, sont terrassées et revêtues des deux côtés de brique.

Je ne parle point des villes du second et du troisième ordre : le détail en serait infini et peu agréable. Il y en a pourtant une que je ne puis omettre, laquelle sans être au rang des villes principales, et sans avoir de juridiction, est sans comparaison plus marchande, plus peuplée, et plus opulente que la plupart des autres villes. Elle se nomme Tien tçing ouei, et depuis qu’on a fait la carte, elle a été mise au rang des tcheou, ou villes du second ordre.

Elle est située à l’endroit, où le canal royal qui vient de Lin tçin tcheou se joint à la rivière de Peking. C’est là que cette rivière rencontre le canal, avant que de se jeter dans l’océan. Un grand mandarin nommé Yen yuen y réside, et c’est de lui que dépendent les officiers, lesquels président au sel, qui se fait le long de la mer des provinces de Pe tche li, et de Chan tong. Tous les bâtiments qui portent le bois de la Tartarie orientale pour la grosse charpente, après avoir traversé le golfe de Leao tong, qu’on nomme Tien tung ouei, viennent se faire décharger dans ce port, qui n’est éloigné de Peking que de vingt lieues.





SECONDE PROVINCE
DE L’EMPIRE DE LA CHINE.


KIANG NAN.


Cette province, l’une des plus fertiles, des plus marchandes, et par conséquent des plus riches provinces de l’empire, est bornée au couchant par les provinces de Ho nan et de Hou quang ; au midi par les provinces de Tche kiang et de Kiang si, au levant par le golfe de Nan king ; le reste confine à la province de Chan tong.