Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

troisième ordre. Ce qu’il y a de plus particulier, c’est que son terroir porte une grande quantité de ces arbres, d’où coule le vernis, et ce vernis est un des plus estimés que fournisse la Chine.


NAN NGAN FOU. Treizième ville.


C’est la ville la plus méridionale de la province : elle est grande comme Orléans, fort belle, fort peuplée, très marchande, et d’un très grand abord. C’est là que doivent aborder toutes les marchandises qu’on transporte de la province de Quang tong ou qui en viennent. Ses faubourgs sont plus grands que la ville. Elle n’a dans sa dépendance que quatre villes du troisième ordre.

Pour aller de Nan ngan à Nan hiong qui est la première ville de la province de Quang tong qu’on trouve en y entrant, il faut faire environ dix lieues par terre. Au bout de deux lieues, est une montagne fort escarpée, et si raide, qu’en quelques endroits on l’a taillée en forme d’escalier. Le sommet de la montagne est de roc de la profondeur d’environ quarante pieds : il a fallu la couper pour y ouvrir un passage. Quoique ces montagnes soient incultes, les intervalles, qui se trouvent entre deux, sont cultivés, et aussi couverts de riz que les vallons les plus fertiles.





QUATRIÈME PROVINCE
DE L'EMPIRE DE LA CHINE


FO KIEN


C’est une des moins grandes et des plus riches provinces de l’empire ; sa situation lui est favorable pour la navigation et le commerce ; le climat y est chaud, mais en même temps l’air y est pur et sain ; comme elle est battue en partie de la mer, on y pêche quantité de poissons, qu’on sèche et qu’on sale, pour les transporter dans les provinces qui sont au cœur de l’empire ; ses rivages sont fort inégaux à cause de la quantité et de la différence de ses golfes ; on y a bâti grand nombre de forts pour garder les côtes de la mer.

Elle contient neuf fou, ou villes du premier ordre, et soixante hien, ou villes du troisième ordre. Parmi ces neuf fou, on compte Tai ouan capitale de l’île de Formose dont je ferai la description. Je parlerai de même de Hia men ou Emouy, port de cette province, et des îles Pong hou qui sont entre ce port et l’île de Formose.

La province de Tche kiang borne le Fo kien au nord, celle de Kiang si au couchant, celle de Quang tong au midi, et la mer de la Chine la baigne au levant.