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ne dépendent d’aucun fou ou villes du premier ordre, et qui ont chacune une juridiction sur d’autres villes qui en relèvent. La première s’appelle Tsin tcheou, qui est sur la frontière de la province de Koei tcheou. Elle a dans son ressort trois villes du troisième ordre. La seconde se nomme Tching tcheou, ville grande et très peuplée, qui est bâtie entre deux rivières. Cinq villes du troisième ordre en dépendent, toutes situées sur la frontière de la province de Quang tong. Quoique ce pays soit plein de montagnes, il ne laisse pas d’être bien cultivé.


SEPTIÈME PROVINCE
DE L'EMPIRE DE LA CHINE.


HO NAN


La douceur du climat, et la fertilité des terres, fait regarder cette province comme une contrée délicieuse. C’est pourquoi elle est nommée par les Chinois Tong hoa, la fleur du milieu, parce qu’elle est presque au milieu de la Chine.

Elle est bornée au nord par les provinces de Pe tche li et de Chan si ; au couchant par celle de Chen si ; au midi par celle de Hou quang ; et au levant par celle de Chan tong. D’ailleurs elle est baignée par le fleuve Hoang ho.

Outre les forts, les châteaux, les villes où il y a garnison, elle contient huit fou, ou villes du premier ordre, et 102 villes, tant du second, que du troisième ordre.

Les Chinois prétendent que c’est dans cette province que Fo hi, le premier fondateur de leur monarchie, avait établi sa cour. Quelques-uns de leurs auteurs, disent qu’il commença à régner 2952 ans avant la venue de Jésus-Christ. Si leur opinion était véritable, elle confirmerait la chronologie des Septante.

Les anciens empereurs, attirés par la beauté et la fertilité du pays, y ont aussi fixé leur séjour. En effet, l’air y est tempéré et fort sain. Tout ce qu’on y peut souhaiter, s’y trouve, froment, riz, pâturages, grand nombre de bestiaux, oranges de toutes les espèces, grenades, et toutes les sortes de fruits qu’on trouve en Europe, et le tout en si grande abondance, qu’ils coûtent très peu de chose, jusque-là que pour un sol on aura trois livres de farine.

Tout y est campagne, excepté du côté de l’occident, où il se trouve des montagnes couvertes de forêts. Mais du côté de l’orient, la terre est cultivée avec tant de soin, que quand on y voyage, il semble qu’on se promène dans un vaste jardin. Aussi les Chinois l’appellent-ils communément