Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/38

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la poésie, et surtout pour l’histoire, soit pour écrire fidèlement et sans partialité l’histoire de leur nation, soit pour composer de petites histoires assez semblables à nos romans, qui tiennent l’esprit en suspens par la variété des incidents bien ménagés, mais dont l’unique but est presque toujours de porter à la suite d’un vice, ou à la pratique d’une vertu. J’en rapporte quelques-unes qu’on lira, je crois, avec plaisir.

Je ne dis pas la même chose de leurs tragédies, dont ils se sont formés des idées bien différentes des nôtres. On verra par celle que je donne de leur façon, et qui a été exactement traduite, quel est en ce genre le génie de la nation Chinoise, et ce qu’elle a su tirer uniquement de son propre fonds ; car elle n’a jamais eu de communication avec aucune autre nation polie et savante.

Il ne restait plus qu’à parler de la médecine, et de la manière dont elle a été traitée par les Chinois : c’est ce que je fais en exposant d’abord le système général de leurs médecins, et en faisant voir ensuite ce qu’ils ont de singulier, savoir leur habileté à juger des maladies par les battements du pouls, et à connaître l’utilité de leurs simples pour composer leurs remèdes. Trois de leurs ouvrages feront juger quelle idée l’on doit se former de leur science en cette matière. Le premier est un traité, intitulé Le Secret du Pouls, dont l’auteur vivait quelques siècles avant l’ère chrétienne ; le second est un court extrait de l’herbier chinois ; et le troisième est un recueil de plusieurs des recettes que ces médecins emploient pour guérir diverses maladies.

J’y joins un autre extrait d’un ouvrage, dont l’auteur n’est guère favorable aux médecins de sa nation. Il apprend à ses compatriotes le secret de se passer du se-