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du cycle, et ce fut alors que Tchong kang prit le titre d’empereur. IV. 2157.

La deuxième année de ce cycle, ou la sixième, comme d’autres l’assurent, il y eut une célèbre éclipse de soleil, au temps de la conjonction de cet astre avec la constellation nommée Fang. Deux astronomes qui avaient soin du tribunal des mathématiques, appelés Hi et Ho, noms qui paraissent plutôt des noms d’emploi que de famille, furent punis de mort, parce que s’étant plongés dans le vin, ils n’avaient pas prédit cette éclipse ; et que par une pareille négligence à supputer et à observer le mouvement des astres, ils avaient troublé l’ordre du calendrier, dont l’empereur leur avait confié le soin : ce qui est un crime digne de mort. Il y en a qui croient, ce qui est vraisemblable, que ces mathématiciens favorisaient secrètement la trahison que le ministre tramait sourdement, et que c’est en partie pour cela qu’il leur en coûta la vie. Tchong kang mourut la treizième année du cycle, et Ti siang son fils lui succéda l’année suivante.


Cycle IV. Année avant J. C. 2117


TI SIANG. Cinquième empereur.
A régné vingt-sept ans


L’imprudence de ce prince fut la cause de sa perte, et il s’en fallut peu qu’elle n’entrainât la ruine de toute sa famille. Loin de suivre l’exemple de son père dans la conduite qu’il avait tenue à l’égard du ministre, en l’écartant de tout emploi qui donne du crédit, Ti siang mit toute sa confiance en un homme si dangereux ; il s’aveugla même jusqu’au point d’ôter au fidèle Tcheou le commandement des troupes, et de mettre en sa place le traître, qui par ses souplesses et ses flatteries était devenu son favori.

Y se voyant dans le poste important qu’il avait occupé autrefois, et dont Tchong kang avait eu l’adresse de le dépouiller, songea à exécuter le projet qu’il méditait depuis tant d’années. Il commença par gagner l’amitié des soldats, et par se les attacher uniquement il les accoutuma peu à peu à ne pas tant déférer aux ordres de l’empereur qu’aux siens, et à les détacher de son service enfin il mit en œuvre tant d’intrigues et de complots, que l’empereur se vit forcé de chercher un asile chez deux princes tributaires ses parents.

Y pendant sa faveur s’était fait une infinité de créatures, qu’il avait élevées aux premiers emplois de l’empire ; néanmoins dans la crainte où il était, que d’autres princes tributaires ne se joignissent à l’empereur, il n’osa pas faire éclater sitôt sa révolte. Il eut