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Ces guerres durèrent plusieurs siècles : elles n’étaient pas encore finies du vivant du célèbre philosophe Confucius, et c’est à ces temps-ci qu’il commence son histoire, à laquelle il a donné le titre de Tchun tsiou.

Ping vang mourut la cinquante-huitième année du cycle. Il eut pour successeur Houan vang qui était le fils de son frère.


Cycle XXVIII. Année avant J. C. 717.


HOUANG VANG. Quatorzième empereur.


A régné vingt-trois ans.


Ce fut dans des conjonctures si difficiles que Houang vang prit possession du gouvernement : il essaya d’abord de gagner les princes tributaires, et de les ramener au devoir de l’obéissance par des voies de douceur.

Mais ce moyen ayant été inutile, il eut recours à celui des armes pour les réduire. Il ne fut pas plus heureux : son armée défaite, et une blessure qu’il reçut, ne lui laissèrent aucune espérance de rétablir son autorité dans les provinces, qui refusaient de le reconnaître ; il se contenta de conserver celles qui lui restaient. Il finit sa vie la vingt-unième année du cycle, et son fils Tchuang vang lui succéda.


TCHUANG VANG. Quinzième empereur.
A régné quinze ans.


Ce fut contre la volonté de son père, et contre le sentiment de plusieurs ministres, que ce prince parvint à la couronne. Le défunt empereur s’était déclaré pour le fils d’une de ses concubines, nommé Keou. Mais un des Grands de la cour, qui s’était acquis beaucoup d’autorité, ramena les esprits en faveur de l’héritier légitime. Il représenta avec force que cette injuste préférence attirerait infailliblement une guerre civile, et porterait de mortelles atteintes à une autorité, qui n’était déjà que trop chancelante. Cette raison fut goûtée de la plupart des Grands et des ministres, et Tchuang vang fut reconnu empereur.

Keou ne laissait pas d’avoir un parti, dont le complot fut trois ans à éclater. Mais on découvrit la conspiration, et le dessein qu’on avait pris d’assassiner l’empereur. Le chef de ce parti était du conseil, et avait du crédit ; le ministre qui avait si fort contribué à mettre Tchuang vang sur le trône, lui conseilla de ne pas plus faire d’éclat, que s’il ignorait cette conjuration, et d’appeler le traître avec lui, sous prétexte de les consulter tous deux sur une