Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/492

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cette tranquillité à la réputation de sagesse et de probité qu’il s’était faite, à la bonté pour ses peuples, qui le porta à diminuer les impôts, à la protection qu’il accorda aux gens de lettres, et à l’aversion qu’il parut avoir pour le luxe et les dépenses inutiles.

Il remettait souvent devant les yeux de ses sujets la sage économie des anciens, et la proposant pour modèle aux Grands et aux magistrats, il leur défendit toute somptuosité dans leurs tables, dans leurs habits, et dans leurs meubles. Il mourut la vingt-cinquième année du cycle à l’âge de trente-un ans, et son fils Ho ti, qui n’avait que dix ans, lui succéda.


HO TI. Dix-septième empereur.
A régné dix-sept ans.


La jeunesse de cet empereur, qui n’avait que dix ans, le mit sous la tutelle de l’impératrice mère. Sa puissance s’étendit jusque dans les pays les plus éloignés, par la conduite et par la bravoure d’un de ses généraux nommé Pan tchao, qui porta fort loin ses armes victorieuses, qui força un grand nombre de souverains de rendre hommage à l’empereur son maître, et de se mettre sous sa protection. On prétend même qu’il avança jusqu’en Judée que les Chinois appellent Ta tsin. Il employa plusieurs années à ces expéditions.

La femme de l’empereur ayant donné lieu à certains soupçons, fut répudiée, et cette princesse en mourut de chagrin. L’empereur fit choix à sa place de la petite-fille d’un de ses généraux qu’il créa impératrice. Elle avait un mérite extraordinaire, et ce qui est rare dans des personnes du sexe, elle s’était rendue très habile dans les sciences chinoises : mais ses talents recevaient encore plus de lustre de sa grande modestie.

Lorsque selon la coutume on vint la féliciter de son élévation, de tous les présents qu’on lui offrit, elle ne voulut accepter que des pinceaux, et une nouvelle sorte de papier, qui avait été inventé tout récemment.

Ho ti fut le premier qui accrédita extrêmement les eunuques du palais, en les élevant aux plus grandes charges de l’État. Cette autorité, qui leur fut donnée, devint dans la suite la source d’une infinité de troubles et de désordres.

Ce prince mourut à l’âge de vingt-sept ans, la quarante deuxième année du cycle. Son second fils nommé Chang ti lui succéda.