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et comme leur roi Tien ming était occupé en Tartarie dans une autre guerre, on eut d’autant moins de peine à recouvrer la capitale, dont ils s’étaient rendus maîtres, que tous les peuples de la ville et des environs détestaient sa cruauté.

Aussitôt que le roi tartare eut achevé son expédition en Tartarie, il rentra dans le Leao tong et en assiégea de nouveau la capitale. Les Chinois perdirent durant ce siège trente mille hommes, et les Tartares vingt mille. Enfin un traître leur livra la ville. Leur roi n’en fut pas plus tôt le maître, qu’il publia un édit, par lequel il était ordonné à tous les Chinois sous peine de la vie, de se raser la tête à la manière des Tartares. Il y en eut plusieurs mille qui aimèrent mieux perdre la tête et la vie que leurs cheveux.

Mao ven long un des plus habiles généraux chinois, fut envoyé contre les Tartares avec de nouvelles troupes. Il fortifia de telle sorte la citadelle de Chang hai qu’il en fit une place imprenable, et par cette précaution il ferma l’entrée de la Chine aux Tartares.

Cette même année, qui était la seconde du règne de Hi tsong, la ville de Macao, dont l’empereur avait récompensé le service important qu’avait rendu la nation portugaise, en purgeant les mers de la Chine des pirates qui les infestaient, eut à soutenir le siège que les Hollandais en firent par mer et par terre : mais les Portugais les mirent en fuite, et les forcèrent de rentrer au plus vite dans leurs vaisseaux avec une grande perte de leurs gens.


Cycle LXVII. Année de J. C. 1624.

La première année de ce cycle fut funeste à l’empire par les troubles qu’excitèrent de nouveau grand nombre de séditieux et de brigands, appelés Lieou tse. Ils se répandirent dans quatre provinces, où ils exerçaient leurs brigandages, et leur nombre s’augmentait chaque jour.

L’année deuxième fut célèbre par le monument de pierre qu’on tira de terre près de la capitale de la province de Chen si. On y lisait un abrégé de la loi chrétienne, les noms de soixante-dix prédicateurs de l’Évangile gravés en caractères syriaques. Ce fut un grand sujet de joie pour les néophytes, un témoignage irréfragable des vérités de la foi, que prêchaient les missionnaires de la compagnie de Jésus.

L’année quatrième l’empereur mourut âgé de trente-deux ans. Il eut pour successeur Hoai tsong, qu’on appelait Tsong tching, qui était son frère, et le cinquième fils de Quang tsong.

Tien ming roi des Tartares, qui s’était signalé par sa férocité, mourut la même année. Il eut pour successeur son fils nommé Tien tsong, qui était bien différent de son père ; car c’était un prince d’un caractère plein de douceur, de clémence, et de bonté.