Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/610

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à Canton où il ne demeura que quatre ou cinq jours, et de là à Macao avec tous les honneurs dûs à sa personne et à sa dignité.

L’année suivante l’on vit en peu de mois l’île de Formose secouer le joug de la domination de l’empereur, et forcée ensuite de rentrer sous son obéissance. Les Chinois du lieu, aidés de ceux de Fo kien, et de Keou mi, avaient égorgé les mandarins, à un seul près qui s’évada, et fait main basse sur les troupes impériales.

Quand la nouvelle s’en répandit à Peking, on ne manqua pas d’attribuer cette révolte aux Hollandais, qui n’y avaient certainement nulle part ; et cela sans doute par un fonds d’opposition qu’il y a entre les Chinois et les étrangers, et à dessein de rendre les Européens odieux à la nation chinoise. Mais ce fut un grand sujet de joie, quand on apprit peu après que les nouvelles troupes impériales qu’on y avait envoyées, étaient entrées dans la capitale, avaient tué une partie des rebelles, à la réserve de leur chef, qui s’était enfui dans les montagnes, que le reste des révoltés était tout à fait dissipé.

La quarante-deuxième année du cycle (1722) au mois de décembre, l’empereur prenant le divertissement de la chasse du tigre dans son Parc de Haï tse, fut saisi du froid, et se sentant frappé, il ordonna à tous ceux qui l’accompagnaient, de retourner à sa maison de plaisance.

Un retour si subit étonna d’abord toute sa suite, mais on n’en ignora pas longtemps le sujet. Son sang s’était coagulé, et nul remède ne put le soulager. Se voyant mourir il assembla tous les Grands, et leur déclara qu’il nommait son quatrième fils pour lui succéder à l’empire. Il expira le vingtième décembre sur les huit heures du soir, âgé de soixante-neuf ans, et la même nuit son corps fut transporté à Peking.


TONG TCHING. Troisième empereur.
Maintenant régnant.


Le lendemain de la mort de Cang hi, le nouvel empereur âgé d’environ quarante-cinq ans, s’assit sur le trône à cinq heures du matin, prit le nom de Yong tching, qui signifie paix ferme, concorde indissoluble. Il fut reconnu de tous les princes, de tous les Grands, et des mandarins qui composent les tribunaux.

Dès son avènement à la couronne, ce prince donna des marques du mécontentement qu’il avait de quelques-uns de ses frères, et surtout du neuvième : il le condamna à rendre des grosses sommes