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Six autres chevaux, portant de magnifiques valises pleines des habits qu’on doit brûler.

Six autres chevaux, avec des selles brodées, des étriers dorés etc.

Quinze cavaliers portant des flèches, des arcs, des carquois, etc.

Huit hommes portant chacun à la main une ceinture à la tartare toute complète, d’où pendaient des bourses, chargées de perles.

Dix hommes portant à la main des bonnets de toutes les saisons.

Une chaise découverte, semblable à celle où l’on porte l’empereur dans le palais. Une autre chaise avec des coussins jaunes.

Les deux fils du prince défunt, appuyés sur des eunuques, et s’efforçant de pleurer.

Le cercueil avec sa grande impériale jaune, porté par soixante ou quatre-vingts hommes, habillés de vert, avec des aigrettes rouges sur leurs bonnets.

Les ago en pelotons, entourés de leurs gens.

Les régulos, et autres princes.

Deux autres cercueils où étaient renfermées deux concubines qui s’étaient pendues, pour servir le prince dans l’autre monde, comme elles l’avaient servi dans celui-ci.

Les Grands de l’empire.

Les chaises de la femme du prince défunt, et des princesses ses parentes.

Une foule de peuples, de lamas, de bonzes fermaient la marche.

Toutes les huit bannières, avec tous les mandarins, grands et petits, étaient allées devant, et étaient rangées comme en bataille, pour recevoir le corps à l’entrée du jardin où il devait être déposé, jusqu’à ce qu’on eût construit le tombeau du prince.

Enfin l’on comptait à cette cérémonie plus de seize mille personnes.


Devoirs et honneurs qu'on rend aux ancêtres défunts.

Les devoirs et les honneurs qu’on rend dans chaque famille aux ancêtres défunts, ne se bornent pas au temps du deuil et de leur sépulture. Il y a deux autres sortes de cérémonies qui doivent s’observer chaque année à leur égard.

Les premières se pratiquent dans la salle des ancêtres, à certains mois de l’année ; car il n’y a point de famille qui n’ait un bâtiment fait exprès pour cette cérémonie. Ce bâtiment se nomme tse tang, c’est-à-dire, la salle des ancêtres. Là se rendent toutes les branches d’une même famille, composée quelquefois de sept à huit mille personnes car on a vu de ces assemblées qui étaient composées de 87 branches de la même famille. Alors il n’y a point de distinction de rang : l’artisan, le laboureur, le mandarin, le lettré, sont confondus ensemble, et ne se méconnaissent point. C’est l’âge qui règle tout, et le plus âgé, quoique le plus pauvre, aura le premier rang.

Il y a dans cette salle une longue table placée contre la muraille, et chargée de gradins. On voit sur cette table assez souvent l’image du