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dans l’incendie général des anciens livres ordonné par Tsin tchi hoang, ce prince n’ayant eu en vue, que d’éteindre la mémoire des trois premières familles impériales, dont les grandes actions condamnaient la conduite. C’est la remarque que fait Cong in ta dans les prolégomènes de l’Y king ; c’est ce que rapporte Li chi dans la vie des hommes illustres : c’est aussi ce qui est observé par les commentateurs de l’histoire ancienne, et ce qui est appuyé d’une tradition constante.

En second lieu, ce qui lui attire une si grande vénération dans l’esprit de tous les Chinois, ce sont les grands éloges qu’en ont fait dans tous les temps les meilleurs et les plus habiles écrivains de l’empire. Ils le louent, comme étant le plus ancien des livres, puisqu’il a eu Fo hi pour auteur ; mais ils ne lui attribuent que les figures.

D’autres prétendent qu’il est rempli d’excellents préceptes, et des plus sages maximes pour bien gouverner les peuples, ce qui doit s’entendre des explications que Ven vang et Tcheou kong ont données à chaque figure ; mais parce que Fo hi par la combinaison de ses lignes, a appris la manière de composer les caractères chinois, ils disent que son livre est comme le tronc, dont les caractères sont nés, et qu’il est le principe et la source de toutes les sciences : et comme ces figures, selon leur première institution, signifiaient le ciel, la terre, l’eau, les montagnes, etc. ils soutiennent que l’Y king contient le ciel et la terre qu’il n’est pas seulement la source et l’origine des autres King mais qu’il donne encore la connaissance de toutes les choses visibles et invisibles : enfin, que d’étudier les autres livres, et ne pas s’appliquer à la connaissance de l’Y king, c’est courir après des ruisseaux, et négliger la source.






LE CHU KING.


Second livre canonique du premier ordre.


Ce monument s’appelle aussi Chang chu, c’est-à-dire, livre qui parle des anciens temps. Il est divisé en six parties : les deux premières contiennent ce qui s’est passé de plus mémorable sous les règnes de Yao, de Chun, et d’Yu. Ces premiers princes sont regardés comme les législateurs de la nation chinoise. Yao qui a régné près de cent ans, s’est rendu célèbre par sa grande piété, par sa justice, par sa clémence, par sa sagesse, et par le soin qu’il a pris d’établir dans l’État la forme d’un bon gouvernement.

Comme alors, disent les Chinois, on faisait plus de cas de la vertu, que des autres qualités, ce prince ne trouvant point dans son fils les talents nécessaires pour bien gouverner les peuples, déclara en mourant qu’il