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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/472

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hommes. Tout ce qu’il voyait de perfections et de vertus dans les autres, il en faisait son profit, et s’efforçait de les acquérir. C’est ce qu’il a mis en pratique dans tous les états de sa vie, non seulement lorsqu’il cultivait les campagnes de Lie chan, ou qu’il exerçait le métier de potier de terre dans la ville de Ho pin, ou qu’il gagnait sa vie à pêcher dans le lac Lou y tsi, mais encore lorsqu’il fut empereur.

Tâcher ainsi d’exprimer en soi-même les vertus qu’on a remarquées dans les autres, c’est rendre la vertu commune à tout le monde : car après avoir profité de l’exemple d’autrui, on donne le même exemple aux autres afin qu’ils en profitent à leur tour.


QUATRIÈME CHAPITRE.


Mencius continue l’entretien qu’il avait commencé dans le chapitre précédent avec son disciple. Il parle d’abord de trois choses nécessaires pour réussir dans la guerre ; savoir, le choix du temps, l’avantage du terrain, la concorde et l’union de ceux qui attaquent ou qui défendent une place. Mais c’est surtout cette dernière condition, qu’il jure être absolument nécessaire.

Je veux, dit-il, qu’une ville soit dans le meilleur état de défense, soit par la hauteur de ses murs, soit par la profondeur de ses fossés, soit par le nombre et la valeur de ses soldats, soit enfin par l’abondance de ses provisions. Avec tout cela, si la discorde se mêle dans les troupes, si la mésintelligence met la division entre les chefs et les soldats, quelque bien fortifiée d’ailleurs que soit la ville, elle succombera bientôt, et ne fera pas une longue résistance,

Un des disciples de Mencius lui fit peu après une question, qui semblait devoir l’embarrasser : Je me suis aperçu, dit-il à son maître, que dans les différents royaumes où vous vous trouvez quelquefois, vous recevez les présents que les rois vous font, et quelquefois vous les refusez. Vous avez refusé deux mille quatre cents taels d’argent fin, que le roi de Tsi vous offrait ; et vous n’avez fait nulle difficulté d’en recevoir 1.680 qui vous ont été offerts par le roi de Song, et 1.200 que le roi de Sie vous a présentés. Je ne trouve point d’uniformité dans cette conduite : la même raison qui vous avait fait refuser les présents de l’un, devait aussi vous porter à refuser le présent des autres.

Vous vous trompez, répondit Mencius ; je n’ai rien fait que selon les lumières de la raison et de l’équité. Me trouvant dans le royaume de Song, et étant prêt de faire un long voyage, il était de la politesse et de l’équité du prince, de fournir aux frais que j’étais obligé de faire ; j’avais par conséquent une bonne raison d’accepter son présent. Le royaume de Sié, lorsque j’y étais, retentissait du fracas des armes, et était menacé d’une irruption prochaine des ennemis : au milieu de ce tumulte, je courais risque de n’avoir pas de quoi vivre ; et il était raisonnable que le prince qui m’avait