on apprendra par là à estimer les obligations essentielles, que la nature impose à tous les hommes.
Deuxième ordonnance. Qu’on conserve toujours un souvenir respectueux des ancêtres de sa famille ; on y verra constamment régner l’union, la concorde, et la paix.
Troisième ordonnance. Que l’union règne dans les villages ; c’est le moyen d’en bannir les querelles et les procès.
Quatrième ordonnance. Qu’on estime beaucoup la profession des laboureurs, et de ceux qui cultivent les mûriers dont on nourrit les vers à soie ; on ne manquera jamais de grains pour se nourrir, ni de vêtements pour se couvrir.
Cinquième ordonnance. Qu’on s’accoutume à une prudente économie par la frugalité, la tempérance, et la modestie, et ce sera le moyen d’éviter beaucoup de folles dépenses.
Sixième ordonnance. Qu’on ait grand soin de faire fleurir les écoles publiques, afin d’instruire les jeunes étudiants aux bonnes mœurs.
Septième ordonnance. Qu’on s’applique aux fonctions propres de son État ; c’est un moyen infaillible d’avoir l’esprit et le cœur en repos.
Huitième ordonnance. Qu’on extirpe les sectes et les erreurs dans leur naissance, afin de conserver dans sa pureté la véritable et solide doctrine.
Neuvième ordonnance. Qu’on inculque souvent au peuple les lois pénales établies par l’autorité souveraine ; la crainte retiendra dans le devoir les esprits grossiers et indociles.
Dixième ordonnance. Qu’on s’instruise parfaitement des lois de la civilité et de l’honnêteté ; les bonnes coutumes que la bienséance a établies, seront toujours exactement pratiquées.
Onzième ordonnance. Qu’on s’applique de toutes ses forces à donner une bonne éducation aux enfants et aux frères cadets ; on empêchera par ce moyen là qu’ils ne se livrent au vice et au dérèglement de leurs passions.
Douzième ordonnance. Qu’on s’abstienne de toute accusation calomnieuse ; l’innocence et la simplicité n’auront rien à craindre.
Treizième ordonnance. Qu’on se garde bien de receler les coupables, que leurs crimes obligent à mener une vie errante et vagabonde ; on évitera par ce moyen là d’être enveloppé dans leur malheur.
Quatorzième ordonnance. Qu’on soit exact à payer les contributions établies par le prince ; on sera à couvert des recherches et des vexations de ceux qui les exigent.
Quinzième ordonnance. Qu’on agisse de concert avec les chefs de quartier établis dans chaque ville ; c’est le moyen de prévenir les larcins, et de ne pas laisser échapper ceux qui en sont coupables.
Seizième ordonnance. Qu’on réprime les saillies de la colère ; on sera à couvert de tout péril.
Ce sont ces ordonnances qui servent de texte aux discours des mandarins. Le discours de l’un d’eux sur la troisième ordonnance, fera connaître la manière dont ils s’y prennent pour instruire le peuple : le voici.