Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/602

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Dans le second point, il n’y a rien que je n’aie déjà indiqué[1]. Seulement il tache de faire sentir à son prince l’importance qu’il y a de mieux régler ses faveurs, et de ne pas trop donner à des inclinations particulières, contre ses vrais intérêts, et au préjudice de son sang.


Il y a dans le même livre un troisième discours de Quang heng. Il est adressé à Tching ti, fils et successeur de Yuen ti.


Ce prince était récemment monté sur le trône. Quang heng, dans un exorde très court, le loue de la piété filiale qu’il fait paraître. Après quoi il l’exhorte à enrichir par son application le bon[2] fond qu’il a déjà ; pour cela il lui recommande surtout deux choses.

La première, de se prémunir avec soin contre la passion pour les femmes. Sur quoi il parle du mariage, de sa nécessité pour l’accomplissement des volontés de Tien, et de la préférence qu’on doit donner à la vertu d’une femme, par-dessus les autres qualités qu’elle peut avoir. Il cite les éloges que le Chi king donne à l’épouse de Ven vang qui ne lui aida pas peu à faire fleurir la vertu. Il lui rappelle par manière de contraste les funestes suites qu’a eu la passion de quelques princes pour certaines concubines. Il invite à se convaincre en lisant l’histoire, que la ruine des dynasties a le plus souvent commencé par là.

La seconde chose que Quang heng recommande au jeune empereur Tching ti, c’est la fréquente lecture des King : il lui en fait un éloge. C’est, dit-il, le sommaire ou l’abrégé des paroles et des actions des anciens sages : on ne peut trop en approfondir le sens : on y trouve marqués tous ses devoirs, soit envers Tien, soit envers les hommes ; enfin tout ce que doit faire un prince pour rendre heureux ses sujets. Il finit par l’exhorter à s’acquitter dignement de la grande cérémonie[3] qu’il doit bientôt faire et de donner par cette première action publique, une idée de ce qu’on doit attendre de lui dans la suite de son règne.

  1. C’était là, dit une glose, le caractère de Yuen ti.
  2. Le chinois dit mot à mot : quoique vous ayez un naturel, sin, je souhaite que vous y ajoutiez un cœur ching. Sin ching.
  3. C’était celle dont Confucius dit que la fin est d’honorer le Seigneur suprême, ou le suprême empereur Chang ti.