Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/589

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

piler séparément, et il y en a qui demandent d’être pilées les unes avec les autres, En quoi on aura égard à ce qui est prescrit dans chaque recette.

Il y a certaines espèces, qui étant de nature humide, doivent être prises en plus grande quantité avant qu’on les fasse sécher, et quand elles sont sèches, on les pile fort menues, puis on les fait sécher derechef ; et pour cet effet, si le temps est humide et pluvieux, il les faut mettre sur un petit feu, et les piler ensuite, néanmoins après les avoir laissé refroidir auparavant.


Commentaire.

Li ché tchin dit : Toutes sortes de drogues et remèdes, tirés, soit des arbres, soit des herbes, et surtout ceux qui servent à réparer les forces, ne doivent pas être préparées avec des ustensiles de fer, il faut se servir d’un couteau de cuivre ou de bois de bambou. Il y en a même qui craignent les ustensiles de cuivre. Or selon la diversité des pilules et des poudres qu’on veut préparer, on se servira de mortiers de différentes sortes de pierres.


TEXTE.


Pour tamiser les drogues pilées qui se prennent en pilules ou en poudre, il faut user de tamis, faits d’une étoffe claire, appelée tchong mi kiuen. Après quoi il faut remettre dans le mortier ce qui aura passé par le tamis, et donner encore quelques centaines de coups de pilon, jusqu’à ce que la poudre soit impalpable et uniforme.

Il y a certaines espèces, qui étant oléagineuses, comme les noyaux ou amandes d’abricot, etc. doivent être mises sur le feu, et rissolées ; après quoi on les pile dans le mortier. Quand ces espèces commencent à être bien pilées, on y ajoute quelque poudre convenable, qu’on broie et mêle ensemble. Ensuite on passe le tout par un tamis, fait d’étoffe, appelée king sou kiuen ; puis on remet dans le mortier ce qui a passé par le tamis, et on le pile encore, jusqu’à ce que tout soit égal et uniforme.

Pour les remèdes liquides appelés tang, ils se préparent avec un petit feu, et en les faisant bouillir lentement, la dose de l’eau est celle qui est prescrite dans la recette. Pour l’ordinaire sur vingt leang, ou onces de drogues, il faut mettre un teou, ou mesure d’eau, qu’il faut réduire, en la faisant bouillir, à quatre ching.

Que si c’est un remède, ou vomitif, ou purgatif, il faut pour sa préparation prendre un peu moins d’eau crue, et davantage de suc des drogues.

Pour les remèdes restaurants, ou potions cordiales, il faut prendre un peu davantage d’eau chaude, et un peu moins de suc des drogues.

En un mot, il ne faut en prendre ni trop, ni trop peu de l’un et de l’autre : il faut couler le tout à travers un linge de toile neuve, que deux hommes presseront avec deux pièces de bois. Ensuite il faut faire reposer la décoction, pour en ôter les fèces qui iront au fond, puis la garder dans un vaisseau bien bouché.