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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/590

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Toute sorte de remède, quand il est chaud, ne veut pas être mis dans des ustensiles de fer. Quand ce sont des remèdes à prendre par la bouche, il les faut faire cuire à petits bouillons : quand on les prend chauds, ils sont aisés à avaler : mais quand ils sont froids, ils soulèvent l’estomac.


Commentaire.

Tchi tsai dit : dans les remèdes liquides, quand on emploie le vin, il faut qu’il soit chaud.

Li ché tchin dit : ce qui est rapporté dans le texte, est selon la méthode ancienne. Car à présent, dans les remèdes liquides, sur une once de drogues, on met deux tasses d’eau : augmentant ou diminuant cette quantité à proportion qu’on augmente ou diminue la dose des drogues.

Si sur une grosse dose de drogues vous mettez peu d’eau, cela ne suffit pas pour en tirer toute la vertu : et au contraire, si sur une petite dose de drogues, vous mettez beaucoup d’eau, c’est énerver la vertu des drogues.

Généralement parlant, pour tous les remèdes qui se préparent sur le feu, il ne faut point d’ustensiles de cuivre et de fer : il faut, tant qu’on peut, à cet effet se servir d’ustensiles d’argent, et pour laver les drogues, d’ustensiles de terre.

Les vaisseaux où on garde les remèdes, doivent être bien bouchés, et être confiés à des gens soigneux. Dans la coction des remèdes, il faut bien connaître les degrés du feu, en sorte qu’on ne pèche en ce point ni par défaut, ni par excès. Le feu le plus propre est le feu de charbon, et celui de roseaux. L’eau doit être douce, fraîche, et nouvellement tirée, soit eau coulante, soit eau de puits.

Dans les remèdes liquides qu’on prépare au feu, il faut suivre exactement la recette, et consulter le traité des eaux. Pour les sudorifiques, il les faut préparer à grand feu, et les donner chauds. Les purgatifs se préparent aussi à grand feu, et se cuisent jusqu’à ce qu’ils paraissent un peu jaunâtres : ils demandent d’être pris un peu chauds.

Les remèdes qu’on donne dans les maladies dangereuses, qui procèdent de cause froide ou d’épuisement d’yn, se doivent préparer à grand feu, et à gros bouillons, et se donnent tout chauds au malade. Que si c’est dans le temps des grandes chaleurs, et qu’yn soit entièrement absorbé, il faut faire rafraîchir le remède dans l’eau fraîche, avant que de le donner au malade.


SECOND PARAGRAPHE.


Le médecin Ki pé dit : Les esprits sont susceptibles de plus ou de moins : l’habitude du corps est ou forte ou faible : la guérison des maladies est tantôt lente et tantôt prompte. C’est pourquoi entre les recettes, il y en a de grandes et de petites.

Le même auteur dit encore : Il y a des maladies éloignées, et il y en a de prochaines : leurs symptômes ou indications sont ou internes ou externes : les doses des remèdes sont fortes, ou faibles. Les maladies prochaines