Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/115

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ce présent est regardé comme une faveur extraordinaire. Il nous donna aussi une veste courte de martre zibeline doublée de beau satin, l'une et l'autre veste avait des boutons d'or : c'étaient des habits de Sa Majesté même. Le 30 nous partîmes à 5 heures du matin, et nous vînmes jusques devant la maison de So san laoyé, que nous trouvâmes sortant de chez lui, accompagné de grand nombre de mandarins, de ses parents, et de ses amis, qui venaient le conduire avec toute la suite, laquelle était très nombreuse. Après lui marchait un grand étendard de damas ou de brocard jaune, sur lequel paraissaient des dragons de l'empire peints en or, avec d'autres ornements. Il y avait aussi plusieurs autres petits étendards de la même manière, et grand nombre de cavaliers tous habillés de soie. Proche de la porte de la ville, par laquelle nous sortîmes, qui s'appelle Te tchin muen, nous trouvâmes Kiou kieou, qui était pareillement accompagné de plusieurs mandarins, de ses parents, et de ses amis, avec une suite de cavaliers, et des étendards semblables à ceux de So san laoyé. A la sortie de la porte, nous trouvâmes toute la cavalerie qui était rangée en haie des deux côtés sous leurs étendards. Il y avait mille cavaliers et 60 ou 70 mandarins : huit petites pièces de canons de bronze, chacune portée sur un cheval, et l'affût sur un autre ; les deux ambassadeurs y rangèrent aussi leur cavalerie, tous les valets de la suite furent postés derrière, hors du grand chemin, que l'on laissa vide, pour donner passage au fils aîné de l'empereur, qui vint peu de temps après, et passa au milieu des deux rangs de cavaliers. Il était monté sur un petit cheval blanc, dont la selle était d'étoffe jaune ; les rênes de la bride étaient des cordons de soie jaune ; il n'était accompagné que de sept ou huit mandarins, qui sont des officiers des gardes du roi, et qui font l'office de gardes de la manche ; ce sont tous des mandarins considérables. Un mandarin marchait devant le prince : c'était un jeune homme fort bien fait et de belle taille, il était vêtu fort simplement d'une veste longue de soie violette, que couvrait une autre veste plus courte de soie noire ; il portait au col une espèce de chapelet fort long, fait à peu près comme les nôtres : celui que portait le prince avait de gros grains de corail à chaque dizain, à la place où nous mettons la croix étaient quatre cordons, un à chaque bout, et à chacun des deux côtés : il y a à ces cordons de petits grains, quelquefois des perles, ou du cristal, etc. Le gros de la suite du prince ne passa pas par le grand chemin, mais à coté derrière la cavalerie qui était rangée en haie, apparemment pour ne pas augmenter la poussière. Le prince alla à près d'une lieue de Peking : il s'arrêta sous une tente qu'on lui avait dressée, mais qui n'avait rien de magnifique. Il était assis sur un coussin de simple soie, posé sur un tapis de laine. Les mandarins de sa suite étaient debout derrière lui. Quand les mandarins de l'ambassade et les chefs des étendards furent arrivés, nous approchâmes tous de sa tente, et nous