Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/137

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de quatre chameaux et de trois chevaux au premier ambassadeur ; ces présents furent sans doute bien payés ; du moins leur fit-on beaucoup de caresses. Le premier de ces lamas fut placé près de l'ambassadeur sur le même tapis ; honneur qu'il ne ferait pas même aux plus grands mandarins. Le 18 nous fîmes 60 lys au nord-nord-ouest, et nous allâmes camper dans une plaine nommée Kouendoulen le long d'un petit ruisseau, qui traverse la plaine. Nous marchâmes toujours dans les montagnes, nous souffrîmes beaucoup, surtout en descendant la première montagne qui est fort escarpée ; en montant, le chemin est plus tolérable, mais la descente est très roide, et il faut passer à travers les rochers, ou sur des morceaux de roche inégaux qui sortent à demi de terre : toutes les charrettes de l'équipage ne laissèrent pas d'y passer, mais plusieurs versèrent, et quelques-unes se rompirent. Quand nous fûmes au bas de la montagne, nous marchâmes quelque temps dans une vallée où il y a de fort bonne eau, et où l'on voit quelques tentes de Mongous dispersées çà et là ; ensuite nous fîmes le reste du chemin, ou entre des collines, ou en les montant et les descendant ; il y a quelques arbres et beaucoup de buissons : dans les premières montagnes qui sont les plus escarpées, les endroits qui ne sont pas de roche, étaient revêtus d'une agréable verdure ; mais toutes les collines qui suivent le pays que l'on découvre, sont fort inégales et stériles. Le commencement de la plaine de Kouendoulen où nous campâmes, est aussi fort sec ; mais aux environs du ruisseau il y a de bons pâturages. Nos gens firent un puits proche de ce ruisseau, d'où l'on tira de l'eau fort fraîche. Le temps fut couvert depuis les sept heures jusqu'à dix, et il fit un peu de pluie : le reste de la journée il fit assez chaud : nous eûmes un peu de vent d'ouest vers les deux heures après midi, qui rendit la chaleur plus supportable. Je fus surpris de voir que les chameaux de notre équipage se fussent si bien rétablis, pendant les trois jours que nous demeurâmes proche de Quei hoa tchin : il est vrai qu'on avait changé les plus maigres et ceux qui étaient blessés, avec d'autres que les Mongous nous amenèrent, moyennant quelque argent qu'on leur donna de retour. Le 19 nous séjournâmes dans notre camp de Kouendoulen, pour attendre une partie du train qui n'avait pu arriver, à cause de la difficulté des chemins, et donner le loisir à ceux qui avaient perdu des chameaux, et des chevaux, de les envoyer chercher. L'un des ambassadeurs avoir perdu 35 chevaux pour sa part pendant une seule nuit, mais ils se retrouvèrent ; il n'en fut pas de même de quelques autres qui furent absolument perdus pour leurs maîtres. Ce jour-là même on assembla tous les mandarins qui étaient du voyage, pour délibérer avec eux de quelle manière on devait marcher jusqu'au lieu où réside l'empereur qu'on appelle Halhahan, ou comme disent les Chinois et les Tartares orientaux Kalkahan. Il fut conclu qu'on se partagerait en