Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/140

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il nous dit de plus que ces Mongous s'étendaient le long de la grande muraille, depuis la province de Leao tong, jusqu'à celle de Chen si : ils ont au nord 1° les Kalkas, dont le souverain porte le titre d'empereur, et qui a sous lui plusieurs autres princes tartares, qui ne sont que de vrais pâtres ; ensuite plus vers l'ouest, le royaume d'Eluth ; et au sud-ouest le Thibet. Le temps fut couvert tout le jour ; il plut à diverses reprises depuis midi jusqu'au soir et une partie de la nuit ; le temps était si froid, que la plupart de nos gens étaient vêtus de leurs fourrures comme en hiver ; je crois que la raison pourquoi le froid est si grand, et que le pays est inculte dans toute cette Tartarie, c'est en partie parce que ces terres sont toutes pleines de nitre, de salpêtre, et de sable : c’est par la même raison qu'il fait si grand froid à Peking, qui ne passe guères 40 degrés d'élévation de pôle ; car on ne peut pas dire que cela vienne des neiges qui sont dans les montagnes, vu que dans cette Tartarie il ne paraît point de montagnes, ni de forêts au nord, d'où viennent ces vents froids et glaçants. Le 23 nous fîmes environ 50 lys au nord-ouest : presque tout le chemin, quelquefois un peu plus vers le nord, toujours dans un pays inégal, et tout-à-fait inculte, plein de sable et de salpêtre, mais sans montagnes, si ce n'est proche de la vallée où nous campâmes, des deux côtés de laquelle il y en a quelques-unes, mais peu considérables. Cette vallée est arrosée d'un ruisseau, dont l'eau est fort claire et fort bonne à boire ; elle a aussi de très bons pâturages. Nous suivîmes toujours un chemin un peu frayé. Un parent d'un de ces petits rois vint saluer Kiou kieou, qui ne lui fit pas d'autre compliment, que de lui envoyer dire qu'il remontât à cheval, lorsqu'il l'en vit descendre assez loin de lui, et de lui demander comment il portait, lorsqu'il se fut approché de sa personne, après quoi il le congédia. Nous trouvâmes sur le chemin des marchands mongous qui allaient vendre des chameaux et des chevaux à Quei hoa tchin ; nous fîmes encore lever ce jour-là beaucoup de lièvres, tant en sortant de notre camp le matin, qu'en approchant du lieu où nous campâmes à midi ; on en prit quelques-uns. Il fit un temps fort beau et fort doux tout le jour, quoiqu'il tombât quelques gouttes de pluie depuis midi, et qu'il fît grand vent, mais cela ne dura pas, et ne fit que rafraîchir l'air, qui de froid qu'il avait été avant le lever du soleil, était devenu fort chaud, quand le soleil fut un peu plus haut. Le 24 nous ne fîmes qu'environ 20 lys au nord, prenant même un peu de l'est, pour attendre encore des gens de la suite, qui ayant été obligés de s'arrêter pour rechercher leurs chevaux, n'avaient encore pu nous rejoindre : nous ne fîmes qu'achever de parcourir la plaine où nous avions campé, passer entre de petites montagnes fort pierreuses, et entre lesquelles il y a quelques buissons et quelques arbrisseaux, et entrer dans une autre plaine plus grande où nous vînmes camper sur les bords d'un ruisseau,