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Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/144

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tout le jour grand chaud, n'y ayant eu presque point de vent quoique le temps fût serein. Nos gens virent une mule sauvage dans la plaine, au bout de laquelle nous campâmes : ils disent qu'il y en a plusieurs dans ce pays-là, et dans la Tartarie occidentale : Kiou kieou qui en a vu, nous dit qu'elles sont parfaitement semblables aux mules domestiques et de la même grandeur, mais d'une couleur jaunâtre : elles courent extrêmement vite : comme nous étions éloignés de la troupe le père Pereira et moi, nous ne la vîmes pas. Le premier jour de juillet nous fîmes 65 lys au nord-ouest, toujours dans de grandes plaines, où l'on trouve çà et là de petites éminences : le pays toujours plus désert et plus stérile : ce n'est presque partout que sable brûlé, quelquefois ferme, et quelquefois mouvant, sans arbres, sans eau, et sans pâturages. Presque à la sortie de notre camp nous trouvâmes beaucoup de ces pierres de roche et de ce sable condensé plein de paillettes jaunes et brillantes comme de l'or. Nous vîmes quantité de daims dans ces plaines, et nos gens en tuèrent trois ; ils en auraient tué davantage, si l'on n'avait appréhendé de trop fatiguer les chevaux en courant : il y a aussi un grand nombre de perdrix, et nous en vîmes surtout de grosses compagnies entre des hauteurs, à la sortie desquelles nous campâmes dans une petite plaine qui n'est que sable, ce qui rendait la chaleur insupportable. Nous n'avions d'eau que celle que nous tirions des puits comme les jours précédents, et elle se trouva fort bonne. Comme il n'y avait point de pâturages, les bestiaux souffrirent beaucoup. Il fit une grande chaleur tout le jour, car il ne faisait de vent que par intervalle. Le soir nous eûmes un grand orage, et un autre vers minuit avec pluie et tonnerre. Le 2 nous fîmes 60 lys au nord-ouest : nous passâmes d'abord entre ces petites montagnes, au pied desquelles nous avions campé, où nous vîmes quelques arbres çà et là dans les vallons, quoique les montagnes soient toutes chauves, et pleines de pierres et de roches : ensuite nous entrâmes dans une autre plaine à perte de vue, qui est également déserte et stérile, toute de sable, partie mouvant et partie ferme. On trouve seulement à l'entrée de cette plaine un petit espace rempli d'une espèce d'arbrisseaux, dont la feuille et les branches sont assez semblables à nos belvédères. Nous vîmes entre ces arbrisseaux quantité de traces de mules sauvages : nous vîmes aussi quelques daims et quelques perdrix durant le chemin, mais pas en si grand nombre que les autres jours : nous campâmes dans cette même plaine sur les sables, sans qu'il y eût de pâturages pour les bestiaux, qui furent obligés de se contenter de quelques feuilles de ces arbrisseaux ; on eut aussi bien de la peine à trouver de l'eau, et on en trouva peu. Il fit beau temps tout le jour : un bon vent de nord-ouest tempéra la chaleur, qui, sans cela, aurait été insupportable parmi ces sables. Le 3 nous fîmes quatre-vingts lys : environ quarante au nord-nord-ouest, et le reste au nord-ouest ;