Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/148

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ni assez d'eau, ni assez de fourrages au lieu où nous étions, et que nos guides nous assuraient que nous avions encore sept ou huit journées à faire avant que d'en trouver, Kiou kieou résolut d'aller trouver So san laoyé et lui renvoya ses gens sur-le-champ pour l'en avertir, et le prier de l'attendre. Il fit fort chaud tout le jour, n'y ayant eu que fort peu de vent de nord-ouest ; il tomba pourtant quelques gouttes de pluie sur le soir, mais qui ne dura pas. Le 10 nous retournâmes sur nos pas pour nous réunir ensemble ; nous ne partîmes qu'à une heure après midi, afin de faire boire tous les bestiaux, et de donner le temps à l'équipage de manger, parce qu'on avait résolu d'aller camper le soir dans un lieu où l'on savait qu'il n'y avait point d'eau. Nous fîmes donc 0 lys en retournant sur nos pas par le même chemin que nous avions tenus deux jours auparavant : nous fîmes 40 lys au sud-sud-est, et 10 droit au sud, et nous campâmes dans une des plaines où nous avions passé. Kiou kieou envoya un de ses gens, qui est Mongou, pour prendre langue, avec ordre d'aller chercher le président du Tribunal de Lympha yuen qui était allé devant nous, et de venir ensuite nous rejoindre sur le chemin : on lui donna pour guide un lama. Il fit extrêmement chaud jusque vers les trois ou quatre heures que le temps se couvrit, et il fit fort doux tout le soir. Je vis sur le chemin un bœuf sauvage de Tartarie apprivoisé ; il n'est pas si haut, ni si gros que les bœufs ordinaires ; il a les jambes fort courtes, le poil grand comme les chameaux, mais en plus grande quantité ; il était tout noir et avait une selle sur le dos, un homme le menait en laisse, et il marchait fort lentement et fort pesamment : il avait été donné en échange de deux chevaux. Le 11 nous fîmes 60 lys : 30 droit au sud et 30 au sud-sud-est, toujours en retournant sur nos pas, et suivant le même chemin que nous avions fait, et nous vînmes camper proche d'une fontaine que nous avions trouvée en chemin. Nous rejoignîmes un détachement de nos gens qui étaient restés derrière, et qui ayant su notre contremarche nous attendirent là. Il fit assez grand chaud tout le jour, quoique la plupart du temps le ciel fût couvert, et qu'il fît un vent de nord-est d'heure à autre. Le 12 nous fîmes 100 lys, 60 à l'est et 40 au nord-est ; nous fûmes obligés de faire toute cette traite, quoique les chevaux et les chameaux fussent extrêmement fatigués, parce qu'il n'y avait point d'eau plus près sur la route que nous devions nécessairement tenir pour aller trouver So san laoyé. Le pays que nous traversâmes était toujours semblable : si ce n'est qu'il y avait encore plus de sable mouvant ; le terrain toujours stérile et incapable de culture. On n'y découvre ni arbres, ni buissons : il ne laisse pas d'y avoir des daims, des lièvres, et des perdrix, mais peu en comparaison des autres lieux où nous avons passé ; nous campâmes dans un endroit où il n'y avait point du tout de fourrage ; on trouva quelques puits tous faits, et on en fit d'autres, dont l'eau était assez fraîche. Il fit extrêmement chaud la plus grande partie du jour ; il fit peu de vent jusques