Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/156

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que quand nous envoyâmes l'interprète de Nicéphore et ses gens, conjointement avec nos officiers, pour faire lever le siège d'Yacsa, nos soldats en se retirant firent savoir au gouverneur de la place nommé Paydun, qu'ils abandonnaient le siège, parce que les grands ducs de Moscovie envoyaient des ambassadeurs pour traiter de la paix, et ils avertirent de ne point permettre qu'on cultivât les terres qui sont autour d'Yacsa, ni qu'on fît aucune insulte à nos chasseurs, ce que ledit gouverneur et ses gens promirent d'exécuter ponctuellement. On a envoyé un de nos généraux avec des troupes, pour voir s'ils ont tenu leur parole, ou s'ils ont suivi l'exemple du perfide Alexis : que si ledit Paydun et les siens, qui ne sont pas gens d'une grande considération, ont manqué à leur parole, s'ils ont labouré et ensemencé les terres des environs d'Yacsa, sans doute que nos soldats couperont leurs grains, mais en cas que cela arrive, ne croyez pas que nous ayons changé de résolution sur la paix, ni que nous ayons envoyé des soldats pour vous combattre. Voilà les raisons qui nous ont porté à vous écrire cette lettre, que nous vous envoyons par trois de nos officiers, accompagnés de quelques autres de nos gens. La souscription de la lettre était en ces termes. Les envoyés du très sage empereur, grands de son palais, Songotou son capitaine des gardes du corps, et conseiller d'État ; Tong que kang, cong 1 du premier ordre, chef d'un étendard impérial, et oncle de Sa Majesté impériale ; Arnhi, président du Tribunal des affaires étrangères ; Ma laoyé, grand enseigne d'un étendard impérial, et les autres, envoient cette lettre aux ambassadeurs et grands plénipotentiaires de leurs Majestés les czars de Moscovie, Okolnitz lieutenant de Brunscoye, Théodore-Alexievicz Golovvin, et ses compagnons.

Nos ambassadeurs envoyèrent en même temps un mémoire à l'empereur, dans lequel ils lui rendaient compte de ce qu'ils avaient fait, et qu'en exécution de ses ordres, ils allaient retourner sur les limites de l'empire. Le 23 l'un des mandarins du palais qui avait apporté les ordres de l'empereur, partit le matin en poste, pour porter à Sa Majesté le mémoire des ambassadeurs : le soir les trois mandarins députés aux ambassadeurs de Moscovie, partirent aussi accompagnés d'environ trente personnes, avec ordre de nous venir trouver au plus tard dans un mois, au lieu où nous devions les attendre. Le même jour le mandarin qui avait été dépêché pour reconnaître le chemin, et qui avait été arrêté par les gens du roi d'Eluth, retourna dans notre camp, et rapporta que ce prince n'avait guère avec lui que quatre à