Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/157

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cinq mille chevaux ; qu'il avait pillé le pays où le roi de Kalka tenait sa cour, et brûlé la pagode du Grand lama, toutes les tentes et les autres choses qu'il n'avait pu emporter ; que le reste de ses troupes étaient dispersées pour piller de tous côtés ; que le roi de Kalka et le lama son frère s'étaient sauvés au premier bruit de la venue du roi d'Eluth, et qu'on ne savait où ils s'étaient retirés l'un et l'autre. Le 24 nous décampâmes pour retourner sur nos pas ; nous prîmes la route qu'avait tenu So san laoyé, comme étant la moins incommode et la plus courte des quatre qu'on avait prise en venant. Car il se trouva qu'il n'avait fait que cent dix lieues depuis Hou hou hotun, et qu'il n'avait jamais manqué d'eau en creusant des puits, et qu'il avait même trouvé plus de fourrage que les autres. Nous fîmes ce jour-là 60 lys au sud-sud-est. Le pays toujours de sable. Nous campâmes proche d'une fontaine qui avait de l'eau en abondance, mais assez mauvaise, de sorte que les ambassadeurs en envoyèrent chercher pour leurs tables assez loin de là, où l'on savait qu'il y en avait de meilleure. Il fit fort chaud jusque vers les trois heures après midi, qu'il s'éleva un vent de nord-ouest médiocre. Le 25 nous fîmes 77 lys, presque droit au sud, prenant tant soit peu de l'est. Le second des mandarins du palais, qui était venu apporter les ordres de l'empereur, partit dès le matin pour s'en retourner en poste. Le pays que nous traversâmes n'était que sable, mais assez égal ; nous trouvâmes des puits tout faits avec de l'eau fort fraîche, mais peu bonne. Il fit extrêmement chaud tout le jour, n'y ayant eu que fort peu de vent. Le 26 nous fîmes 57 lys au sud-sud-est ; le pays était semblable à celui que nous avions quitté, mais plus inégal ; car nous marchâmes presque toujours entre des hauts et des bas ; nous vîmes beaucoup d'ardoise, et de très beau marbre blanc qui sortait de terre : il y en avait même des morceaux détachés qui montraient assez qu'il devait y avoir de belles carrières de ce marbre ; l'on creusa des puits où il y avait d'assez bonne eau. Il fit fort chaud tout le jour, et sur le soir un grand orage avec de la grêle, dont les grains étaient gros comme des œufs de pigeon, mais il en tomba peu, beaucoup de pluie, et grand vent qui changea du sud à l'orient, et de l'orient revint à l'occident. Le 27 nous fîmes encore 60 lys au sud-sud-est, tenant toujours la route qu'avait pris So san laoyé en venant ; nous trouvâmes des carrières d'ardoise et de marbre blanc, et nous campâmes entre des hauteurs où il y avait des mares d'eau et des puits tout faits que l'on ne fit que nettoyer ; nous vîmes sur tout le chemin quantité de chevaux, et d'autres bestiaux qui étaient morts. Il fit fort beau tout le jour, et le temps fut assez doux. Le 28 nous fîmes 50 lys au sud ; nous nous arrêtâmes dans un lieu où il y avait de l'eau : ce que l'on connut à quelques anciens puits ; l'on en creusa