Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/158

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de nouveaux ; on fît boire les bestiaux et manger l'équipage ; ensuite nous allâmes camper à 20 lys au-delà dans une grande plaine où il y avait du fourrage passable, mais point d'eau. Le pays était aujourd'hui plus plat et plus égal que les deux jours précédents, mais semblable pour tout le reste. Ce jour-là, peu de temps après être partis de notre camp, un mandarin que So san laoyé avait envoyé à l'empereur pour l'avertir de la guerre qui était entre les royaumes de Kalka et d'Eluth nous vint rejoindre, et apporta les ordres de Sa Majesté, sur lesquels les quatre ambassadeurs tinrent conseil, et résolurent de continuer leur route jusqu'aux confins de la Tartarie sujette à l'empereur, ne jugeant pas possible d'aller jusqu'au lieu où sont les ambassadeurs de Moscovie, vu l'état où était leur équipage, presque tous les chevaux étant extrêmement harassés. Il fit fort chaud tout le jour, il n'y eut qu'un petit vent de nord-ouest, et le soleil fut fort ardent. Le 29 nous fîmes 40 lys au sud-sud-est, presque toujours dans des sables mouvants où il y avait quelque fourrage : le pays fort plat et fort égal ; nous vînmes camper au-delà de quelques petites hauteurs qui sont pleines de ces grands buissons et de ces arbrisseaux, dont la feuille est assez semblable à celle de nos belvédères, mais plus dure, proche d'une fontaine qui coule le long de la plaine, autour de laquelle il y avait un peu de bon fourrage ; l'eau n'était pas fort bonne à boire ; ce jour-là je commençai à m'en trouver mal. Le temps fut serein tout le jour, mais assez frais, l'air étant fort rafraîchi par un bon vent de nord-ouest. Le 30 nous fîmes 20 lys au sud-sud-est, toujours dans une plaine, dans laquelle nous campâmes en un lieu où il y avait quelque fourrage, mais point d'eau. Je me trouvai toujours incommodé, avec un grand dégoût de toutes choses. Il fit tout le jour un très grand chaud, n'y ayant presque point eu de vent, qu'un peu le soir. Le 31 . nous fîmes 35 lys au sud dans la même plaine, qui est toute de sables mouvants, et nous vînmes camper à l'extrémité de cette plaine, en un lieu où il y avait des puits tout faits et de l'eau suffisamment, mais méchante à boire : depuis les dix ou onze heures du matin jusqu'au soir il fit un vent d'ouest très violent, qui faisait voler jusque dans nos tentes des tourbillons de ces sables mouvants, au milieu desquels nous étions campés. Quelque effort que nous fissions pour les bien fermer, le sable pénétrait partout, et nous en étions tout couverts ; avec cela la chaleur était grande. Je me trouvai encore ce jour-là plus mal, et je continuai la diète que j'avais gardée les deux jours précédents. Le premier jour d'août nous fîmes 30 lys au sud-est dans un pays plus inégal que les deux jours précédents : mais toujours de sables mouvants ; il fit fort chaud jusque vers les trois heures après midi que nous partîmes, et aussitôt il vint un grand orage qui nous mouilla, beaucoup pendant une bonne