Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/176

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morceaux de terres cultivées, et nous vîmes çà et là de petits camps de Mongous. Après avoir fait vingt-cinq ou trente lys, nous passâmes des montagnes qui s'étendent de part et d'autre au nord-est et au sud-ouest, et qui vont apparemment se terminer du côté du sud-ouest aux montagnes, sur lesquels est bâtie la grande muraille. Ces montagnes sont en partie de sable, mêlé d'un peu de terre, et couvertes d'herbes, mais vers le sommet ce n’est que pierres et que roches. Après les avoir passées, nous descendîmes dans une grande plaine assez unie, vers le milieu de laquelle nous campâmes près d'un petit camp de Mongous ; nous trouvâmes de bonne eau dans leurs puits ; il y avait aussi plusieurs mares d'eau dans cette plaine, et quantité de très bons fourrages. Il fit un assez grand brouillard le matin jusque vers les huit à neuf heures ; ensuite le temps fut serein, sans vent, et assez chaud, jusque vers les deux heures après midi ; alors il s'éleva un assez grand vent d'ouest qui amena des nuages, et même un peu de pluie, mais qui ne dura pas, et le temps redevint serein comme auparavant. Le 20 nous fîmes cent lys ; soixante au sud-est, et quarante à l'est-sud-est ; après avoir traversé le reste de la plaine qui a bien quatre-vingt lys pour le moins de diamètre, et qui est toute environnée de montagnes, excepté au nord, où elle s'étend à perte de vue, nous entrâmes dans des montagnes qui se touchent presque les unes les autres, n'y ayant que de petites vallées entre deux chaînes de ces montagnes, ou de petites plaines qui en sont toutes environnées ; ces montagnes ne sont ni grosses, ni hautes : ce ne sont presque que des hauteurs qui se terminent en pointe, liées les unes avec les autres ; elles sont toutes chauves vers la cime, mais couvertes de bons fourrages, et pleines de petits arbrisseaux depuis le milieu jusqu'au bas ; j'y vis quelques abricotiers sauvages, mais fort petits. Les plaines et les vallées sont remplies de très bons fourrages, il y a aussi quantité de petits saules. Aussi l'empereur a-t-il pris pour lui ou donné aux princes et aux grands tartares ou tartarisés de sa cour, toutes les terres qui sont dans ce quartier-là, et toutes celles qui s'étendent fort loin vers l'orient, toujours dans ces montagnes. Ils y ont des esclaves chinois et des Mongous, qui sont ou leurs esclaves ou leurs vassaux, qui nourrissent leurs haras et leurs troupeaux, chacun dans le terrain qui lui appartient. Après avoir fait quarante lys dans ces montagnes, nous vînmes camper proche d'un petit camp de Mongous, qui appartiennent au frère aîné du roi, et nous vîmes un grand haras de chevaux et plusieurs troupeaux de bœufs, de vaches, et de moutons qui sont aussi à lui : l'empereur lui a donné ces terres qui sont fort bonnes, mais peu cultivées ; car il n'y a que quelques morceaux, où ces Tartares sèment du millet, à l'exemple des Chinois. Nous trouvâmes de très bonne eau à boire, dans les puits que ces Mongous avaient proche de leur camp. Le temps