Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/214

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que nous fûmes entrés dans ces montagnes, nous ne fîmes que tournoyer depuis l'est-nord-est jusqu'au nord-ouest, ainsi j'estime que notre route n'a pas été de plus de cinquante-cinq lys au nord-nord-ouest. Les plaines qui sont arrosées de la petite rivière de Tchikir, sont toujours pleines de bons fourrages. Nous campâmes dans une vallée qui s'appelle Hapcheli poulom, sur les bords du Tchikir, dont les eaux sont toujours fort basses, et qui ne peut passer en cet endroit là que pour un ruisseau. Le temps fut fort froid tout le matin, presque toujours couvert, excepté vers le midi. Sur les trois heures nous eûmes de la pluie, ensuite le temps redevint serein. Le 2 nous fîmes soixante-huit lys au nord, prenant quelquefois un peu de l'est ; et quelquefois un peu de l'ouest ; mais presque toujours droit au nord, et dans une grande plaine qui a plus de cinq ou six lieues est-ouest, et qui s'étend à perte de vue nord et sud. La petite rivière Tchikir serpente dans cette plaine, mais son eau diminue beaucoup ; cette plaine était remplie de chèvres jaunes, nos gens en poursuivirent plusieurs, et en tuèrent quelques-unes ; nous vînmes camper sur les bords du Tchikir, dans un lieu où il était presque entièrement desséché. Le temps fut fort froid avant le lever du soleil, et fort frais tout le jour ; vers le midi il fit un petit orage avec un grand vent de nord, et un peu de pluie qui abattit le vent ; ensuite le temps fut serein. Le 3 nous fîmes soixante-dix lys ; quarante au nord dans une grande plaine, après quoi nous entrâmes dans des hauteurs de sables mouvants, et nous tournâmes presqu'à l'ouest, et nous vînmes toujours à ce rumb dans la plaine, laquelle est au-delà de ces sables, qui n'ont que trois ou quatre lys d'étendue en cet endroit ; nous campâmes dans cette plaine en un lieu appelé Charipourytun, et sur les bords du Tchikir qui a plus d'eau en cet endroit que dans le lieu où nous avions campé le jour précédent ; il y avait aux environs de notre camp du fourrage assez passable. Nous trouvâmes sur les chemins quantité de chèvres jaunes, qui couraient avec une vitesse étonnante ; nos gens vinrent toujours en leur donnant la chasse, aussi bien qu'aux lièvres qu'ils trouvèrent dans les broussailles ; il y en a en quantité parmi ces hauts et ces bas de sables mouvants, dont je viens de parler, et dans de grandes herbes qui sont dans la plaine où nous campâmes ; aussi en prit-on plusieurs ; il y a aussi des perdrix de sable, et quelques perdrix véritables. Le temps fut fort froid avant le lever du soleil, mais aussitôt que cet astre fut un peu élevé sur l'horizon, il fit une grande chaleur qui dura tout le jour, n'y ayant point eu de vent ; sur le soir le ciel se couvrit. Le 4 nous fîmes soixante-trois lys au nord-nord-ouest, un peu plus vers l'ouest, presque