Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/213

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nos gens y campèrent commodément avec leur équipage ; elle prend sa source dans les montagnes qui sont au nord-est de la plaine. En partant de notre camp le matin, tous les mandarins de la suite s'assemblèrent auprès des deux chefs, et tous ensemble nous remerciâmes l'empereur par neuf battements de tête selon la coutume, de la provision de bœufs, de moutons, de chevaux, de chameaux, de riz, etc. que Sa Majesté avait fait conduire jusqu'ici par deux mandarins, qui s'en retournèrent à Peking rendre compte de leur commission. Ces deux mandarins avaient montré le jour précédent une partie de ces rafraîchissements à nos ambassadeurs ; nous vîmes deux cents bœufs, et trois mille moutons ; on me dit qu'on en conduisait par un autre chemin encore autant, avec trois mille chevaux, et mille chameaux chargés de riz, et qu'ils nous viendraient trouver à Niptchou ou sur la route, selon le besoin qu'on en pourrait avoir. Le lieu où nous campâmes s'appelle Oboulong. Il fit un temps fort serein tout le jour et fort chaud, n'y ayant eu que très peu de vent d'ouest. Le 29 nous fîmes soixante lys au nord-nord-est, partie dans la plaine où nous avions campé, ensuite nous passâmes trois petites collines de sables mouvants l'une après l'autre, entre lesquelles sont deux plaines, où il y a de bons fourrages, et quelques réservoirs d'eau, formés par des sources qui sortent de terre. Apres avoir passé la troisième colline, nous entrâmes dans une plaine plus vaste et plus agréable que les deux précédentes ; elle est pleine de bons fourrages, et arrosée d'un ruisseau qui coule du sud au nord, et du sud-ouest au nord-est ; l'eau en est claire et fort saine ; il ne manque que du bois en cet endroit pour en rendre le séjour fort commode. Ce ruisseau s'appelle Tchikir ; nous campâmes sur ses bords, en un lieu nommé Tchikir sekien c'est-à-dire source de Tchikir. Le temps fut chaud le matin, jusqu'à ce qu'il s'éleva un vent de sud-ouest qui le rafraîchit, et couvrit le ciel de nuages ; l'après-midi il y eut de la pluie avec du tonnerre, et un vent sud-ouest fort violent, la pluie le fit tomber sur le soir ; le temps redevint serein, mais la pluie recommença la nuit. Le 30 nous séjournâmes dans notre camp de Tchikir sekien, à cause de la pluie qui tomba toute la matinée, après midi le temps redevint serein, mais la pluie et le tonnerre recommencèrent sur le soir avec un vent d'ouest et de nord-ouest. Le premier de juillet nous fîmes 66 lys ; au commencement nous allâmes au nord-nord-est ; ensuite au nord-est puis au nord ; après 45 ou 50 lys, nous entrâmes dans des gorges de montagnes, qui sont plus hautes que les précédentes, et presque toutes chauves ; il y a seulement quelques arbres et quelques buissons çà et là ; au pied de ces montagnes nous passâmes et repassâmes plusieurs fois le Tchikir, qui serpente dans ces plaines ; son cours ne laisse pas d'être rapide ; ce qui fait voir que les terres vont en s'abaissant considérablement quand on avance du côté du nord ; depuis