Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/248

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un à l'autre des principaux évènements des deux empires, ces ambassadeurs seraient traités avec toute sorte d'honneurs ; qu'on ne les obligerait à aucune bassesse ; qu'ils rendraient les lettres de leurs maîtres en main propre à l'empereur, vers lequel ils seraient envoyés ; et qu'ils auraient liberté entière dans les lieux où ils se trouveraient, et à la cour même. 3° Que le commerce serait libre des deux côtés, et que les sujets de l'un et de l'autre empire pourraient, avec la permission des gouverneurs, sous la juridiction desquels ils le trouveraient, aller librement où bon leur semblerait, et faire leur commerce des terres d'un empire dans celles de l'autre. A la première et à la seconde demande nos ambassadeurs répondirent, que comme ils n'avaient point apporté d'instruction sur cela de leur maître, et que d'ailleurs comme on n'avait jamais envoyé d'ambassadeurs de la Chine en aucun autre royaume, ils ne pouvaient rien déterminer ; qu'il ne leur appartenait pas non plus de régler le style des lettres de leur empereur, mais qu'ils pouvaient assurer en général que les sujets des grands ducs, et à plus forte raison les ambassadeurs, seraient toujours reçus avec distinction ; et ils accordèrent sans peine la troisième demande, mais ils faisaient difficulté de consentir qu'on la mît par écrit dans le traité de paix, disant, que comme c'était une affaire de peu de conséquence, il ne leur serait pas honorable de la mêler avec les règlements des limites, qui était proprement l'affaire qu'ils étaient venus traiter. Enfin ces députés moscovites prièrent nos ambassadeurs de faire mettre par écrit les articles dont on était convenu, et de dresser le traité de paix, comme ils prétendaient qu'il devait être ; ils demandaient qu'en suite on le leur communiquât, afin qu'après l'avoir vu, ils pussent donner pareillement le leur, ce qu'on leur promit. Le temps fut serein tout le jour et chaud l'après-midi, la nuit il fit du tonnerre et un orage. Le 30 tout le jour fut employé à dresser la minute du traité de paix, et nous passâmes la nuit à le traduire en latin. Le temps fut serein et tempéré tout le jour. Le 31 nous portâmes cette traduction latine des articles de la paix aux plénipotentiaires, et après que nous la leur eûmes lue, ils en demandèrent copie, ce que nous leur accordâmes, et ils promirent d'y rendre incessamment leur réponse. Le temps fut serein et tempéré tout le jour. Le premier jour de septembre les plénipotentiaires moscovites envoyèrent demander à nos ambassadeurs l'explication d'un article, dans lequel on avait inséré quelque chose, dont on ne leur avait point parlé ; car on avait écrit que les limites des deux empires se fixeraient à une chaîne de montagnes qui s'étend depuis la source de la petite rivière de Kerbetchi au nord-est, jusqu'à la mer Orientale et Boréale, et qui finit par une langue de montagnes qui entre jusque dans la mer. Cette chaîne de montagnes s'appelle Nossé ; sur quoi il est à remarquer,