Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/38

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ailleurs, Mantcheoux et Mongous, aussi bien que les Chinois, qui les ayant suivi des le commencement de la conquête de l'empire, sont, si l'on ose hasarder ce terme, tartarisés, se divisent en différents corps, et sont rangés sous des bannières. Ceux de Peking, comme nous le dirons dans la suite, sont sous huit bannières, distinguées par des couleurs qu'ont déterminées les lois de la nouvelle monarchie. Les Mongous hors de la grande muraille étaient ces dernières années rangés sous 49 bannières, dont le dénombrement serait ici ennuyeux et inutile, puisqu'il n'est pas fixe, et qu'il croît à proportion du nombre des familles. Les bannières des Mongous n'ont pas un nombre égal de nurous, c'est-à-dire, de compagnies. Chaque nurou cependant doit avoir cent cinquante familles. Ainsi pour ne pas chercher ailleurs un exemple qui fasse comprendre ce que nous disons : dans le partage qui fut fait conséquemment à la résolution de l'assemblée de 1692, le han, outre sa dignité, eut en propre le commandement de 27 nurous, ou compagnies réunies sous la première bannière des Kalkas. La seconde bannière avait 21 compagnies recevant les ordres d'un régulo du premier ordre. La troisième n'en avait que 12. Pour ce qui est des autres bannières, quelques-unes en avaient plus, et quelques-autres moins. Les restes de la maison et des sujets de Tonstou han sortis enfin de leurs bois, se soumirent à l'empereur : on les divisa en trois bannières, sous trois princes, dont l'un fut honoré du titre de pei le, c'est-à-dire, régulo du troisième ordre : l'autre de celui de cong, comte : et le troisième fut fait chassac, commandant une bannière. Enfin le fils de Chasactou han tué par le Caldan, se vint aussi jeter entre les bras de l'empereur. Il n'était accompagné que de trois ou quatre des officiers de son père : les autres, à ce qu'on dit, étaient d'intelligence avec l'ennemi, et s'étaient retirés sur les terres des Eluths, mais la plupart furent massacrés ou faits esclaves. L'empereur le reçut avec une bonté digne d'un grand prince : quelques jours après il lui assigna des terres aux environs de Hou hou hotun petite ville hors la grande muraille, qui n'étant pas loin des portes nommées Cha hou keou et Tchang kia keou a assez de commerce, pour pouvoir fournir de quoi subsister à des Tartares. L'empereur, pour le dédommager entièrement, suivant les idées et le génie de la nation, lui fit part des troupeaux qu'il fait entretenir dans ces quartiers. Les troupeaux de l'empereur sont en assez grand nombre pour faire avouer aux plus grands princes mongous, que Sa Majesté les surpasse autant en cette sorte de richesses, qu'il est au-dessus d'eux par la dignité de grand han qu'ils reconnaissent en sa personne. En effet les officiers des bergers nous dirent, qu'on comptait cent quatre-vingt-dix mille moutons, partagés en 225 troupeaux, et guère moins de bêtes à corne divisés en haires, dont chacune en a cent. Le nombre des haras et des étalons est encore plus grand : aussi l'empereur est-il puissant