Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/423

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ne laissèrent pas d'en prendre beaucoup à la main, aussi bien que des faisans et des cailles, lorsque lassés de voler, ils ne faisaient plus que courir. Le temps fut fort froid le matin, mais plus tolérable sur le midi, et toujours serein. Le lieu où nous campâmes s'appelle Tumssuhay, ou comme disent les Mongous, Tumskaye. Le premier jour de décembre nous séjournâmes, et l'empereur reçut ce jour-là les présents des Mongous d'Ortous, qui consistaient principalement en chevaux ; il leur fit donner des récompenses. Car c’est la coutume de faire évaluer tout ce que les Mongous offrent à l'empereur, et de leur en donner le prix en soie, en toile, en thé, et en argent. Le temps fut serein, mais beaucoup plus froid qu'il n'avait été jusque-là, parce qu'il fit tout le jour et une bonne partie de la nuit un grand vent de nord-ouest. Le 2 nous séjournâmes encore ; mais l'empereur alla à la chasse avec la plus grande partie de ses gens ; il tua cinquante-quatre lièvres, et plusieurs faisans ; les gens de sa suite en tuèrent aussi un très grand nombre. Le temps fut serein, et bien plus tempéré que le jour précédent. Le 3 l'équipage ne fit que vingt lys à l'ouest, et vint camper en un lieu nommé Chahan poulac, du nom d'une fontaine qui est là ; mais l'empereur en fit pour le moins soixante avec les chasseurs et les officiers de sa suite. Comme le pays était toujours semblable à celui des jours précédents, il tua aussi une grande quantité de lièvres, et quatre-vingt-cinq faisans. Le temps fut serein et assez doux pour la saison, n'ayant fait tout le jour qu'un petit vent d'ouest. Le 4 l'équipage fit environ trente lys au nord-ouest, et l'empereur environ soixante en chassant. Nous trouvâmes moins de faisans que les autres jours, mais plus de lièvres ; l'empereur en tua cent douze. Le temps fut comme le jour précédent à peu près ; nous campâmes en un lieu nommé Houstai. Le 5 nous séjournâmes. L'empereur fit régaler les chasseurs d'Ortous, au nombre de quatre à cinq cents, et leur fit distribuer des pièces de soie et de toile, avec du thé. Il avait envie de faire un festin dans les formes, mais parce qu'il fit un fort grand vent et un froid piquant, il se contenta de faire donner à manger à ces Mongous. Ce jour-là, un des principaux officiers du roi d'Eluth vint se rendre à l'empereur ; il était parti d'auprès du Caldan avec environ soixante-dix personnes, qui ne pouvaient plus subsister. De plus, il savait que sa femme et ses enfants avaient été pris à la bataille. Quand il fut arrivé avec cette suite auprès du général Fian gou pé, qui était sur la frontière, ce général l'envoya en poste trouver l'empereur, qui le reçut avec bonté ; il lui donna aussitôt audience, et lui présenta même une tasse de vin de sa propre main. Cet officier rapporta que le Caldan avait encore environ quatre mille personnes, y compris les femmes et les enfants, parmi lesquels il n'y avait guère