Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/424

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plus de mille combattants ; qu'ils étaient tous réduits à la dernière misère ; et qu'ils se dérobaient les uns aux autres ce qui est nécessaire à la vie. Le 6 l'équipage fit encore vingt lys à l'ouest ; l'empereur avec les chasseurs et les officiers de sa suite, chassa tout le jour, et tua cent trente-cinq lièvres ; ses enfants en tuèrent chacun plus de cinquante, et on en tua en tout plus de mille ; aussi faut-il avouer qu'il y en a une quantité incroyable dans ce pays, qui est fort inégal, et de terre sablonneuse, remplie de buissons et d'herbes fort hautes ; on prit encore moins de faisans que le jour précédent. Il y avait assez de perdrix, mais on ne daigna pas s'y arrêter. Le temps fut, comme les jours précédents, assez doux et fort serein ; nous campâmes en un lieu nomme Quatolohai. Le 7 on séjourna, mais l'empereur alla à la chasse tout le jour, et tua encore plus de quatre-vingt lièvres, bien qu'il eut les bras fatigués de tirer de l'arc, comme il le dit lui-même plusieurs fois ; il ne se trouva que très peu de faisans et de perdrix. Le temps fut comme le jour précédent. Le 8 et le 9 on séjourna. Le temps fut serein et assez tempéré. Le 10 l'équipage fit encore quinze lys au nord, et vint camper en un lieu nommé Tchekestai. L'empereur chassa tout le jour, et tua cent vingt-un lièvres ; il y en avait partout une grande quantité, le terrain étant toujours de même inégal et sablonneux, et plein de broussailles. On y trouva quelques perdrix, mais presque point de faisans ; on tua aussi un renard. Le temps fut plus froid que les jours précédents, y ayant eu un vent de nord-ouest assez fort.

Le 11 nous séjournâmes.

Le vent de nord-nord-ouest ayant continué, il fit grand froid, et le ciel fut couvert de nuages tout le jour. Le 12 l'équipage séjourna, et l'empereur alla à la chasse ; le terrain était partout le même ; il se trouva aussi la même quantité de lièvres, et Sa Majesté en tua cent vingt-deux. On y vit beaucoup de perdrix, mais pas un seul faisan. Le temps fut serein, mais fort froid, parce qu'il fit un assez grand vent de nord-ouest le jour et la nuit. Le 13 on séjourna encore, et ce jour-là il arriva un courrier du général Fian gou pé, qui donnait avis que le Caldan envoyait à l'empereur un courrier de ses principaux officiers, en qualité d'ambassadeur, pour traiter de la paix ; Sa Majesté ordonna qu'on lui envoyât l'ambassadeur seul, et qu'on retînt toute sa suite sur la frontière. Il reçut encore un autre courrier de Si ning, qui venait lui donner avis qu'on avait pris un ambassadeur, que le Caldan envoyait au Grand lama, et deux autres ambassadeurs que le Grand lama, et les princes de Coconor avaient dépêchés au Caldan, et qui s'en retournaient. Ce courrier apportait toutes les lettres que le Caldan écrivait