Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/427

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d'écrire au Caldan qu'il serait bien reçu, s'il venait sans différer ; leur raison était, que si l'on renvoyait l'ambassadeur, les gens de la suite du Caldan qui étaient ébranlés, et prêts à se rendre, ainsi qu'on l'avait appris de plusieurs transfuges, se rassureraient et demeureraient attachés à la fortune de leur maître ; qu'il paraissait même que c'était là la seule vue que se proposait le Caldan par cette ambassade. Néanmoins l'empereur congédia honorablement l'ambassadeur, en le chargeant d'une lettre, par laquelle il assurait le Caldan, que s'il venait dans quatre-vingt jours, qui est le terme qu'il lui donnait, il le traiterait avec distinction ; que pendant ce temps-là il ne ferait point avancer ses troupes pour le chercher ; mais que ce terme expiré, s'il ne paraissait pas, il le poursuivrait vivement. Le temps fut couvert tout le matin, après midi il devint serein ; le vent de nord-ouest, et le froid à peu près comme le jour précédent. Le 26 nous fîmes 40 lys, et l'empereur, après avoir encore chassé le long du chemin, repassa le Hoang ho avec toute sa suite ; nous vînmes camper sur l'autre bord, au bas d'une colline de sable, en un lieu un peu au-dessous de Coutanhojo ; les chasseurs mongous du pays d'Ortous demeurèrent au-delà du Hoang ho dans leur pays. Le temps fut serein le matin ; mais il se couvrit vers les dix heures, jusqu'au soir qu'il fit un vent de nord-ouest assez fort. Il fit plus froid que les jours précédents. Le 27 nous fîmes 80 lys à l'est, partie dans un pays assez uni ; les chasseurs mongous ayant passé le Hoang ho, vinrent encore accompagner l'empereur jusque-là, et firent deux enceintes ; mais il y avait moins de lièvres que dans le pays d'Ortous ; l'autre partie du chemin fut dans des montagnes qui sont assez hautes et couvertes d'herbes touffues ; il n'y paraît ni pierre, ni rocher, ni bois ; il y avait quelques faisans et quelques perdrix ; nous vîmes quelques petites troupes de chèvres jaunes, mais elles s'enfuirent avant qu'on s'en fût approché. Nous passâmes près des débris de deux ou trois villes, dont il ne reste plus que des murailles de terre. L'équipage marcha presque toujours dans une vallée, entre ces montagnes, et nous vînmes camper en un lieu nommé Hai loustai, où il y avait plusieurs mares d'eau, mais toutes glacées ; il y avait aussi quelques puits et de bons fourrages, mais point de bois. Le temps fut serein tout le jour ; il fit un froid piquant le matin, et le soir surtout, mais il était assez supportable vers le milieu du jour, aussi ne fit-il qu'un petit vent de nord-ouest. Le 28 nous ne fîmes que 30 lys à l'est ; nous montâmes d'abord une colline, et ensuite nous entrâmes dans une vallée qui s'étend est-ouest, aussi bien qu'une petite rivière qui est à l'extrémité, et qui s'appelle Oulan mouren ; elle va de l'est à l'ouest méridional de la vallée, et au-delà de la rivière règne une chaîne de collines ; la vallée a environ cinq ou six lys de largeur, et s'étend à l'ouest à perte de vue. Dans cette vallée, qui est d'un terrain fort uni et fort propre à être cultivé, nous vîmes les restes d'une ville, qui était grande au temps que régnait la famille des Yuen ;