Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/467

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vêtus d'une veste de fourrure. Nous campâmes dans une petite plaine, sur le bord d'un gros ruisseau, nommé Porhastai. Ce jour-là l'empereur donna ordre aux régulos et aux princes mongous qui l'avaient suivi dans ce voyage, de se séparer le lendemain, et de s'en retourner chacun chez soi. Il leur fit donner à tous des vaches et des moutons pour augmenter leurs troupeaux ; il déclara aussi qu'il donnerait en mariage sa troisième fille au petit-fils de Touchetou han, que Sa Majesté avait déjà fait régulo plusieurs années auparavant ; il donna pareillement ses ordres pour établir les Eluths nouvellement soumis, dans les terres qui sont aux environs du lieu où nous campâmes, où il y a de bons fourrages et de bons pâturages ; il leur fit distribuer des chevaux, des vaches, et des moutons, à chacun à proportion de son rang. Il avait fait assembler tous ces Eluths avec leurs femmes et leurs enfants, et on me dit qu'ils montaient à environ 1.500 personnes. Ils étaient la plupart fort proprement vêtus des habits que l'empereur leur a fait donner. Comme ils n'étaient pas accoutumés au climat ni à la manière de vivre de Peking, ils y devenaient malades, et ils mouraient en grand nombre ; ce qui porta l'empereur à les établir hors de la grande muraille, afin qu'ils y pussent vivre à leur manière, dont ils se sentirent fort obligés à Sa Majesté. Le 28 nous fîmes bien soixante-dix lys au nord-ouest ; mais il n'en faut guère compter que soixante, parce que nous montâmes et descendîmes beaucoup ; nous trouvâmes encore à la sortie du camp un grand nombre des troupeaux de moutons de l'empereur, rangés le long du grand chemin, comme les jours précédents. Après avoir fait environ trente lys en montant et descendant les collines, nous descendîmes la montagne de Hing hang ; elle est considérablement plus élevée au-dessus du niveau du terrain qui est du côté de la Chine, que de celui qui est du côté de la Tartarie ; aussi marchâmes-nous plus de vingt lys toujours en descendant, mais par une pente assez douce et presque insensible. Nous vînmes camper environ au milieu de la vallée qui est entre Hin kan tabahan et Tchang kia keou ; c'est-à-dire, environ à vingt-cinq lys de ce dernier lieu. Un ruisseau coule le long de cette vallée, et est formé des fontaines qui sortent des montagnes. Cette vallée est étroite à cause des hautes montagnes qui la serrent des deux côtés, et quoiqu'elle soit pierreuse presque partout, il ne laisse pas d'y avoir çà et là de bons morceaux de terre cultivée, et nous vîmes de très beaux blés en plusieurs endroits. Le 29 nous fîmes quatre-vingt-dix lys. Les vingt-cinq premiers jusqu'à Tchang kia keou presque droit au sud, toujours dans une vallée qui s'étend entre deux chaînes de montagnes fort hautes ; c'est la même vallée du jour précédent qui continue ; elle est plus cultivée à mesure qu'on approche de la porte de la grande muraille. Un peu avant que de la passer, nous trouvâmes les soldats de la garnison, destinés à la garde de cette porte, rangés sous les armes. Il n'y avait pas plus de cinq cents soldats,