Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tous fantassins ; après avoir passé la grande muraille, nous fîmes encore cinq lys, jusqu'à un bourg, nommé Hia pou, qui était autrefois un lieu de grand commerce, avant que les guerres dernières eussent ruiné les Mongous ; à présent le commerce y est beaucoup diminué. On me dit pourtant qu'il y avait bien encore dix mille familles, tant dans la ville que dans les faubourgs. Nous y prîmes la hauteur du pôle, que nous trouvâmes de 40 degrés 52 minutes, d'où il s'en suit que la porte de la grande muraille est de 40 degrés 53 minutes à peu près. Nous fîmes ensuite soixante lys, partie au sud-sud-est, et partie au sud-est jusqu'à Suen hoa fou, où nous vînmes coucher. Le 30 nous fîmes quatre-vingt lys, et vînmes coucher à Pao ngan, dont la hauteur du pôle est de 40 degrés 30 minutes. Le premier jour de juillet, trente unième de la neuvième lune, nous fîmes soixante-dix lys, et nous vînmes coucher à Hoay lay hien, où le prince héritier et ses frères attendaient l'empereur depuis quelques jours. Sa Majesté leur avait fait dire de ne pas passer outre ; ils étaient accompagnés de plusieurs régulos, et des principaux Tartares de la cour, qui n'avaient pas été du voyage. Il plut tout le jour, ce qui fit beaucoup de bien aux grains qui avaient besoin de pluie. Le 2 nous fîmes cent-vingt lys, et vînmes coucher à Tchang ping tcheou ; c’est une ville qui est à six lieues de Peking, où l'impératrice douairière et les reines vinrent au-devant de l'empereur. Le 4 l'empereur entra à Peking tout triomphant. Tous les cavaliers, et les huit étendards se trouvèrent à son passage, avec toutes les marques de la dignité impériale, et étaient rangés en bel ordre des deux cotés du chemin.

Huitième voyage du père Gerbillon en Tartarie,