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Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/471

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nous prîmes un détour d'environ dix lys, afin d'aller à la sépulture impériale, où nos grands voulurent rendre leurs respects aux cendres de l'aïeule de l'empereur, à son père Chun chi, et aux trois impératrices, qui ont été, l'une après l'autre, femmes légitimes de l'empereur. Comme j'ai décrit ailleurs ces sépultures, je n'en parlerai pas ici. Après les cérémonies accoutumées devant chacune de ces sépultures, nous nous reposâmes un moment, et nous reprîmes le grand chemin ; nous marchâmes toujours dans une grande plaine, environnée presque de toutes parts de montagnes fort hautes ; cette plaine est bien cultivée, mais la terre était fort sèche, et les blés en grand danger de se perdre, faute de pluie ; à trente-cinq lys de Chi men nous passâmes dans un assez gros village, nommé Pou tsu tien où nous prîmes la hauteur méridienne du soleil, que nous trouvâmes de 71 degrés 18 minutes, ensuite nous allâmes coucher à Tsun hoa tcheou. C'est une ville du second ordre, d'une médiocre grandeur, elle a treize lys de tour, mais elle n'est guère peuplée, elle n'est célèbre que par le tabac qui croît dans son territoire en abondance, et qui est estimé meilleur qu'en aucun autre lieu de la province ; aussi en transporte-t-on une grande quantité à Peking. Du reste elle n'a rien de considérable. Le 29 nous fîmes 50 lys à l'est un quart de nord-est, toujours dans la même plaine, excepté les dix derniers, que nous commençâmes à marcher entre des montagnes. Nous passâmes plusieurs petits villages, et nous allâmes coucher à San tun ying. C'est une petite ville de guerre autrefois très forte à la manière du pays, et pourvue d'une grosse garnison ; à présent les murailles en sont ruinées en plusieurs endroits. Il n'y a que quatre cents soldats chinois de garnison, commandés par un fou tsiang. Elle est raisonnablement peuplée, et a plusieurs marchands qui y sont à leur aise par le trafic qu'ils font avec les Mongous de Cartchin. Nous y trouvâmes la hauteur méridienne du soleil de 71 degrés 25 minutes, ce qui donne 40 degrés 20 minutes de hauteur du pôle. Mais comme le ciel était à demi couvert, cette hauteur n’est pas trop sûre. Le 30 nous fîmes 60 lys. Les dix premiers droit au nord, le reste, tout compensé, au nord-nord-est, mais il ne faut compter que 40 lys à ce rhumb, à cause des détours que nous fîmes dans les montagnes, entre lesquelles nous marchâmes toujours les quarante derniers lys. Nous passâmes plusieurs petits hameaux, qui paraissaient fort misérables ; la terre était cultivée dans les vallées, et sur les pentes des collines, excepté quelques endroits pierreux et sablonneux. Après avoir fait environ dix lys, nous passâmes entre de petites montagnes couvertes de très beaux bosquets çà et là, ce qui faisait un très beau paysage pendant l'espace d'environ vingt lys ; ensuite nous passâmes une hauteur, après quoi nous traversâmes la rivière de Lan ho à trente lys, sur un assez méchant pont ; cette rivière coule vers l'est, et va se décharger dans la mer Orientale. Elle est fort large, et assez profonde, ce qui fait qu'on ne peut la passer à gué. Il y avait beaucoup de bois de chauffage, qui flottait çà et là, et quelques trains de bois à bâtir. Il y avait aussi plusieurs